Crise anglophone : Beti Assomo et Galax Etoga aux antipodes de la réalité

Crise anglophone : Beti Assomo et Galax Etoga aux antipodes de la réalité – Interrogés par les sénateurs la semaine dernière sur la situation sécuritaire dans les régions anglophones en crise du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, le secrétaire d’État à la Défense chargé de la gendarmerie (Sed) et le ministre délégué à la présidence de la République chargé de la Défense (Mindef) ont laissé croire aux élus que la situation revenait à la normale. Des affirmations qui tranchent avec la réalité sur le terrain.

Devant les senateurs dans le cadre des questions orales adressées aux membres du gouvernement, Joseph Beti Assomo le ministre de la Défense se voulait optimiste. « Dans le Nord-Ouest et le Sud-Ouest, les choses s’améliorent malgré tout, mais il y a encore des points rouges et des bandes armées continuent à se manifester. Les forces armées sont là et continuent leurs opérations. Beaucoup de chefs de ces bandes ont été neutralisés au cours des derniers mois », indiquait le ministre de la Défense. Ajoutant au passage que plusieurs groupes qui opèrent dans la région « n’ont pas de substrats idéologiques, séparatistes ou sécessionnistes. Mais il y a là des bandes armées, des gangsters qui se sont constitués et qui enlèvent, demandent des rançons et prennent des otages et n’ont aucun lien évident avec la cause ».

Le 27 juin dernier au Sénat, le Secrétaire d’Etat à la Défense chargé de la Gendarmerie, Landry Galax Etoga, sacrifiant au même rituel déclarait que dans lesdites régions, « la tendance générale est positive », car selon lui, les actions entreprises par le gouvernement « portent leurs fruits ».  Pour étayer son propos, Galax Etoga indiquait que « les élèves de tous les ordres d’enseignements ont passé une année relativement calme, avec un taux d’occupation des salles de classe qui va grandissant année après année ». Tout comme « les activités sociopolitiques et sportives qui étaient fortement entravées ont repris avec vigueur comme le montre l’organisation récente d’évènement de portée nationale comme la fête du 20 mai, la fête internationale du travail du 1er mai ».

Sur le plan économique, le manager de la gendarmerie nationale évoquait la reprise des activités des entreprises agro-industrielles comme la Pamol et la CDC. « Le taux de recouvrement des recettes fiscales s’améliore progressivement. Les grands chantiers routiers sont soit en cours d’exécution comme la route Babadjou Bamenda, soit en voie de lancement comme l’aménagement de la Ring Road section Kumbo-Nkambe-Misaje frontière du Nigéria », ajoutai-t-il. Galax Etoga ne se voulait pas rêveur, il notait néanmoins la continuité des attaques dans certaines localités.  « Loin de moi l’idée de dresser un tableau idyllique de la situation, car nous continuons d’enregistrer nombre d’exactions comme des enlèvements avec demande rançon, d’incendie de biens privés, des attaques séparatistes contre des patrouilles militaires et contre les populations », faisait savoir Landry Galax Etoga.

Même si le patron de la Gendarmerie a souligné la continuité des attaques dans certaines localités avec un accès moins grave, il semble que la réalité sur le terrain semble bien plus triste. Le mercredi 26 juin, un engin explosif déclenché au passage d’un véhicule a tué au moins deux personnes dans le village d’Oshum, près de Batibo, dans la circonscription de Batibo, département de la Momo.

Le Jeudi 27 juin, un peu avant 18 heures, à Bamenda la capitale régionale, un homme d’affaires populaire été pris pour cible par des hommes armés à moto qui lui ont tiré dessus et l’ont abattu. Dimanche 30 juin, un jeune homme est mort à Bambui, dans la commune de Tubah, dans le département de la Mezam, victime, selon plusieurs sources, d’une balle perdue lors d’un échange de tirs entre forces gouvernementales et combattants séparatistes anglophones. Et entre dimanche et lundi, plusieurs sources confirment que les forces de l’ordre ont intercepté et tué deux séparatistes dont les corps ont été brûlés.

Des faits récents qui peignent une situation alarmante. A en croire Fon Nsoh coordinateur de l’ONG Cominsud cité par RFI, une quarantaine de personnes sont mortes en moins de 45 jours dans la région anglophone du nord-ouest du Cameroun. Une réalité qui laisse croire à une recrudescence de la violence, puisque le deuxième trimestre de l’année a été plus meurtrier que le premier.

Mimi Mefo Info – Beti Assomo

Joseph Essama

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