Issa Tchiroma Bakary s'éloigne t-il du RDPC?
À quelques mois de l’élection présidentielle prévue en octobre 2025, une déclaration d’Issa Tchiroma Bakary, président du Front pour le Salut National du Cameroun (FSNC), vient bousculer les lignes. Longtemps considéré comme un soutien indéfectible du président Paul Biya, l’ancien ministre de la Communication et actuel ministre de l’emploi et de la formation professionnelle appelle ses militants à exercer leur libre arbitre dans le choix du futur chef de l’État.
« Je ne suis pas un dictateur. Je demande à tous les militants du FSNC de choisir librement leur candidat. Je n’ai aucun nom à leur imposer. » Ces propos, prononcés par Tchiroma en ce début de campagne électorale, tranchent avec la fidélité constante dont il a fait preuve à l’égard de Paul Biya depuis plus d’une décennie.
En 2011 encore, il louait le président sortant comme un « homme sage et bon », allant jusqu’à le qualifier de « champion » pour ses actions en faveur du Grand-Nord. Et pourtant, ce même homme dénonçait avec virulence, dès 2004, un « régime thuriféraire » qu’il jugeait nocif pour la paix sociale. Un discours de rupture qu’il semble désormais assumer pleinement.
Ce changement de posture soulève de nombreuses interrogations : s’agit-il d’un sursaut idéologique sincère ou d’un repositionnement politique mûrement calculé ? Au sein du FSNC, certains cadres saluent une ouverture salutaire, parlant d’un tournant vers davantage de démocratie interne. D’autres, plus sceptiques, y voient une opération cosmétique destinée à réhabiliter l’image d’un parti souvent taxé de collusion avec le pouvoir en place.
En refusant de désigner un candidat pour ses partisans, Issa Tchiroma semble vouloir rompre avec l’étiquette de « satellite du RDPC » qui colle à son parti depuis sa création en 1997. Cette posture pourrait aussi refléter une prise en compte de l’évolution du terrain électoral, où les attentes des jeunes électeurs, souvent désabusés par les partis traditionnels, deviennent de plus en plus difficiles à ignorer.
À mesure que se profile la fin d’un règne long de 43 ans, plusieurs observateurs y voient une manœuvre habile, anticipant les bouleversements à venir. La parole de Tchiroma, souvent perçue comme celle d’un fidèle parmi les fidèles, résonne aujourd’hui comme un signal fort : même les plus loyaux commencent à préparer l’après-Biya.
La sortie du président du FSNC n’a pas manqué de susciter des réactions contrastées. Tandis que ses partisans saluent un acte de maturité politique et un pas vers l’émancipation du parti, ses détracteurs dénoncent une « comédie politique » aux allures de stratégie électoraliste. Ils rappellent que le FSNC n’a jamais présenté de candidat contre Paul Biya lors des échéances passées.
Reste à savoir si cette inflexion tardive suffira à convaincre un électorat en quête d’alternatives crédibles, ou si elle sera perçue comme une énième pirouette dans un paysage politique camerounais en perpétuelle recomposition.
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