La conférence de presse du ministre de l’Administration territoriale, Paul Atanga Nji, ce mardi 4 mars 2025, a une nouvelle fois suscité l’indignation de l’opinion publique camerounaise. Loin d’apaiser les tensions à l’approche des élections présidentielles d’octobre prochain, cette intervention a exacerbé les critiques à l’encontre d’un régime accusé de manipuler les institutions et de préparer une ” insurrection d’État ” pour se maintenir au pouvoir. C’est le cas du député Jean Michel Nintcheu, président du parti politique FCC, qui a dénoncé cette “provocation nationale” du ministre de l’administration territoriale, qu’il accuse de vouloir engendrer un “report de l’élection présidentielle”.
Paul Atanga Nji, souvent surnommé par ce dernier de « ministre de la provocation nationale », est au cœur de la polémique. Ses déclarations, jugées outrancières et provocatrices, ont été perçues comme une tentative de déstabilisation du processus électoral. Les accusations portées contre lui par Jean Michel Nintcheu sont lourdes : “gestion opaque des fonds publics, implication dans la crise anglophone, et protection présumée de réseaux mafieux”. Ces griefs, répétés à l’envi par l’opposition et une partie de la société civile, alimentent un climat de défiance envers le gouvernement.
L’honorable Jean Michel Nintcheu, député et président national du Front pour le Changement du Cameroun (FCC), a vivement réagi à cette conférence de presse. Dans un communiqué cinglant, il dénonce « l’insurrection d’État » orchestrée, selon lui, par le “régime Biya pour éviter une défaite électorale annoncée”. Pour l’honorable, les manœuvres du ministre Atanga Nji “visent à exclure l’opposition du scrutin présidentiel, en violation flagrante de la Constitution et du Code électoral”.
Le cœur du débat réside dans la gestion du processus électoral par ELECAM, l’organe indépendant chargé des élections. Cependant, l’ingérence du ministre de l’Administration territoriale dans les affaires d’ELECAM soulève des questions sur l’indépendance réelle de cette institution. L’article 4 du Code électoral stipule pourtant clairement qu’ELECAM est seul compétent pour organiser et superviser les élections. Pourtant, les récentes déclarations d’Atanga Nji, ainsi que les dysfonctionnements dans l’établissement des listes électorales, laissent penser que le gouvernement cherche à “contrôler le processus”.
Cette situation est d’autant plus préoccupante que le Cameroun traverse une crise politique et sociale sans précédent. Après 43 ans de pouvoir, le régime de Paul Biya est confronté à une colère populaire grandissante, alimentée par un bilan économique désastreux, une gestion jugée “kleptocratique”, et une crise anglophone qui dure depuis près de huit ans. L’opposition, parmi laquelle des figures comme Jean Michel Nintcheu, voit dans les élections de 2025 “une opportunité historique de tourner la page”.
L’accusation d’« insurrection d’État » lancée par Nintcheu est lourde de sens. Elle suggère que le régime, conscient de son impopularité, chercherait à “provoquer des troubles pour justifier un report des élections ou une intervention musclée”. Cette stratégie, si elle était avérée, rappellerait les méthodes autoritaires employées par d’autres régimes africains pour se maintenir au pouvoir.
Le refus de publier la liste électorale nationale, en violation de l’article 80 du Code électoral, va dans ce sens. En empêchant la transparence, le gouvernement crée selon Jean Michel Nintcheu “un climat de suspicion qui pourrait dégénérer en violence”. Les récentes tensions dans l’Extrême-Nord, où des responsables politiques ont été pris en otage par des populations en colère, illustrent la fragilité de la situation.
Face à ces manœuvres, l’opposition camerounaise se mobilise. “Le FCC, représenté à l’Assemblée nationale et dans plusieurs conseils municipaux, entend bien faire respecter la Constitution et les lois de la République” affirme Jean Michel Nintcheu. Il appelle à une réplique ferme et organisée, en phase avec les provocations du régime.
Il envoie également un message clair aux médias publics, accusés de relayer la propagande du gouvernement. La Directrice générale du Cameroon Tribune, Marie Claire Nnana, et le DG de la CRTV, Charles Ndongo, sont sommés de cesser leurs « mensonges » et de respecter leur devoir d’information.
Le Cameroun se trouve à un carrefour décisif de son histoire. Les élections de 2025 représentent une opportunité unique de tourner la page sur des décennies de gestion contestée. Mais pour que cette transition soit pacifique et démocratique, il est essentiel que le gouvernement respecte les règles du jeu.
Le régime Biya, confronté à une opposition déterminée et à une population excédée, doit choisir entre la voie des urnes et celle de la répression. Comme le rappelle Jean Michel Nintcheu, « toute comédie qui dure trop longtemps finit par devenir une tragédie ». Le Cameroun mérite mieux que cela.
Detectives in Nairobi have arrested 11 suspects, including two Cameroonian nationals. They were arrested in…
The 139th edition of International Labour Day was marked in Bamenda with a vibrant display…
Burkina Faso’s president, Captain Ibrahim Traoré, has expressed his gratitude to supporters around the world…
Some trade unions in Fako Division, South West Region, are urging for better working conditions…
By Tata Mbunwe The designation of journalist Albert Njie Mbonde as Chief of Bokwaongo village…
Youths in Menka, a village in the Pinyin area of Cameroon’s North West Region, have…