Le gouvernement camerounais a importé 30.000 tonnes de maïs pour faire chuter le prix des œufs
Alors que les ménages camerounais subissaient depuis des mois une flambée historique des prix des œufs, une solution cosmétique a été mise en place par le gouvernement. Grâce à l’importation massive de 30 000 tonnes de maïs au premier trimestre 2025, le kilogramme de cette céréale clé pour l’aviculture est passé de 400 à 250-280 FCFA. Une baisse saluée par les consommateurs, mais qui masque une réalité plus complexe : le secteur reste sous tension, et la production nationale d’œufs peine à se relever.
Tout commence en 2024. Sécheresses prolongées et inondations localisées fragilisent les récoltes de maïs, aliment de base des volailles. Résultat : la production nationale s’effondre, faisant bondir les coûts pour les éleveurs. « En un an, le prix du maïs a grimpé de 45 %, rendant l’élevage industriel quasi inviable », explique Martine Ngono, présidente de l’Union des aviculteurs du Centre. Conséquence directe : les œufs, incontournables dans l’alimentation locale, deviennent un luxe pour nombre de familles.
Face à l’urgence, le gouvernement opte pour une solution radicale début 2025 : importer massivement du maïs. Une stratégie payante à court terme. À Douala et Yaoundé, le prix de la douzaine d’œufs est redescendu à 1 200 FCFA contre 1 800 FCFA fin 2024. « C’est un soulagement, mais nous restons prudents », confie Thérèse une commerçant du marché Mokolo.
Derrière ce soulagement éphémère, les experts tirent la sonnette d’alarme. Si les importations ont permis de désengorger le marché, la production locale d’œufs, elle, accuse toujours un retard inquiétant. « Pour relancer durablement le secteur, il faudrait que le prix du maïs baisse encore de 30 % », insiste Dr. Alain Fotso, économiste agricole. Un scénario improbable sans investissements lourds dans l’irrigation et les semences résilientes, selon lui.
Les éleveurs, pris en étau entre coûts élevés et demande stagnante, dénoncent un cercle vicieux. « Même avec la baisse actuelle, beaucoup ont déjà vendu leur cheptel ou se sont reconvertis », déplore Martine Ngono. Une situation qui risque de prolonger la dépendance aux importations, malgré les risques de fluctuation des cours internationaux.
Pour éviter un nouvel effondrement, le ministère de l’Agriculture promet un « plan choc » d’ici juin 2025, mêlant subventions aux intrants et formation des agriculteurs. Mais sur le terrain, le scepticisme domine. « On nous parle de résilience climatique depuis des années, mais les fonds arrivent au compte-gouttes », critique un responsable de coopérative agricole dans l’Ouest.
En attendant, les Camerounais retiennent leur souffle. Si le maïs importé a offert une trêve, l’équilibre reste précaire. Comme le résume un client rencontré à Douala : « Aujourd’hui, les œufs sont moins chers, mais demain ? Tout dépendra de la prochaine saison des pluies… »
Dans un contexte où les aléas climatiques s’intensifient, cette crise rappelle cruellement la vulnérabilité des filières agricoles africaines. Entre urgence sociale et souveraineté alimentaire, le Cameroun devra choisir… ou tout réinventer.
GN avec EcoMatin.
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