Des membres engagés de la société civile au Cameroun ont averti le président de la République, dans une lettre ouverte datée du 12 janvier, de leur intention d’organiser des manifestations pacifiques à l’échelle nationale en réponse à l’augmentation prévue des prix des produits pétroliers. Les signataires de la lettre, qui comprennent des présidents d’associations de défense des droits des consommateurs, des patriotes et des défenseurs du bien-être des populations, expriment leur préoccupation quant aux conséquences de cette hausse sur le pouvoir d’achat des citoyens.
Dans la lettre, les acteurs de la société civile rappellent au gouvernement les émeutes de la faim de 2008, déclenchées par des manifestations contre la vie chère. Depuis lors, les prix des denrées de première nécessité ont augmenté d’au moins 30 %, sans que les revenus des citoyens ne suivent la même tendance, soulignent-ils.
“Faute par votre Gouvernement d’assurer ces moyens d’accompagnements, nous n’aurons pas d’autres choix que d’organiser sur toute l’étendue du territoire national des manifestations pacifiques pour exprimer notre ras-le-bol car nous aussi avons droit à la vie”, déclare la lettre ouverte datée du 12 janvier.
Selon les données fournies par l’Association des consommateurs, près de trois millions de personnes se trouvent actuellement en situation d’insécurité alimentaire et nutritionnelle aiguë au Cameroun. Les acteurs de la société civile préviennent que l’annonce d’une augmentation des prix des produits pétroliers, due à une diminution des subventions publiques, aura des répercussions négatives sur les investissements, la consommation et la production nationale.
“Il nous revient d’attirer votre attention sur les conséquences qu’une telle décision produira au sein des populations camerounaises en proie déjà à plusieurs difficultés. Qu’il nous soit permis de vous rappeler que depuis les émeutes de la faim de 2008 (manifestations contre la vie chère), les prix des denrées de première nécessité ont connu une augmentation d’au moins 30, et sans que les revenus dérisoires des citoyens camerounais ne connaissent la même évolution”, rappellent les auteurs de la lettre.
Les signataires estiment que cette augmentation affectera particulièrement le secteur des transports, entraînant une hausse des coûts de transport qui se répercutera sur les prix des matières premières et des biens et services. Ils mettent également en garde contre d’éventuelles distorsions économiques majeures, telles que l’augmentation du coût du capital, le ralentissement de l’investissement domestique, la faillite de nombreuses PME, la réduction de la compétitivité des entreprises nationales, et le maintien de la prédominance du secteur informel.
“Une augmentation annoncée des prix des produits pétroliers causée par une diminution des subventions publiques produira des effets négatifs sur le niveau des investissements, mais également sur le niveau de la consommation et de la production nationale. Cette augmentation affectera davantage le secteur des transports en provoquant une hausse des coûts de transport, laquelle se répercutera sur les prix des matières premières et de nombreux biens et services”, expliquent les acteurs de la société civile.
Face à cette situation, les acteurs de la société civile appellent le gouvernement à prendre des mesures de soutien aux ménages et à l’économie avant toute augmentation des prix des hydrocarbures. Ils proposent des initiatives telles qu’une augmentation du salaire minimum à 150 000 FCFA, l’exonération de la taxe sur la valeur ajoutée (TVA) sur les produits de grande consommation, la distribution de chèques alimentaires aux ménages les plus démunis et une revalorisation des salaires d’au moins 40 % pour les travailleurs des secteurs public et privé.
“À défaut de surseoir à l’augmentation des prix des hydrocarbures, toute éventuelle augmentation des prix des hydrocarbures doit être impérativement précédée de mesures de soutien aux ménages et à l’économie à l’instar d’un relèvement du SMIG à 150.000 FCFA, de l’exonération de la TVA sur les produits de grande consommation, de l’octroi des chèques alimentaires aux ménages les plus démunis et d’une revalorisation des salaires d’au moins 40% pour les travailleurs du secteur public et privé”, ajoutent-ils.
Les acteurs de la société civile mettent en garde contre le risque de « émeutes de la faim » si le gouvernement ne prend pas en considération leurs préoccupations et ne prend pas des mesures appropriées pour atténuer l’impact de l’augmentation des prix des hydrocarbures sur la population. La situation reste tendue, avec la société civile prête à passer à l’action si ses demandes ne sont pas entendues.
Joseph Atangana
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