Les autorités lancent la guerre contre l'exploitation minière illégale à l'Est du Cameroun
Depuis plusieurs années, les rivières de la région de l’Est subissent les assauts d’une exploitation minière pourtant interdite depuis 2019. Face à cette situation alarmante, les autorités ont lancé l’opération “Eaux claires”, une vaste campagne visant à éradiquer ces activités destructrices. Mais derrière les saisies d’équipements et les discours officiels se cache une réalité complexe, où se mêlent enjeux environnementaux, économiques et sociaux.
Les barges minières qui sillonnent les cours d’eau de la région atteignent des dimensions impressionnantes. Certaines mesurent jusqu’à 150 mètres de long, véritables usines flottantes qui extraient inlassablement sable et graviers. “Nous avons découvert des installations à plusieurs niveaux, preuve que cette activité illégale s’est sophistiquée”, explique Grégoire Mvongo, gouverneur de la région de l’Est. Depuis le début de l’opération, plusieurs dizaines de ces embarcations ont été saisies et détruites.
Pourtant, l’interdiction de cette pratique date de cinq ans déjà. Les raisons de cette prohibition étaient claires : l’utilisation de mercure et d’autres produits toxiques dans le traitement des minerais pollue gravement les cours d’eau. Les conséquences sont visibles et mesurables : disparition progressive des poissons, eaux troubles et impropres à la consommation, augmentation des maladies parmi les populations riveraines. “Avant, nous puisions l’eau directement dans la rivière. Aujourd’hui, nous devons parcourir des kilomètres pour trouver une source potable”, témoigne un habitant du département du Lom-et-Djérem.
La persistance de cette activité illégale s’explique par plusieurs facteurs. D’abord, la demande croissante en or et autres minerais maintient une pression économique forte. Ensuite, pour de nombreux jeunes de la région, souvent sans emploi, cette exploitation représente la seule source de revenus disponible. “Je sais que c’est interdit, mais comment faire pour nourrir ma famille autrement ?”, interroge un ancien mineur rencontré près de la rivière Kadey.
L’opération “Eaux claires” marque une volonté affirmée des autorités de mettre fin à ces pratiques. Mais certains observateurs soulignent les limites d’une approche purement répressive. “Détruire les barges est nécessaire, mais insuffisant”, estime un expert en gestion des ressources naturelles. “Sans alternatives économiques viables, les mineurs vont simplement se déplacer vers d’autres zones ou reprendre leurs activités dès que la pression se relâchera.”
La complexité du problème appelle des solutions multidimensionnelles. Certaines pistes commencent à émerger, comme la promotion de l’agriculture durable ou le développement de l’écotourisme dans la région. Parallèlement, les autorités travaillent à renforcer les contrôles, notamment grâce à des patrouilles fluviales régulières et à l’implication des communautés locales dans la surveillance des cours d’eau.
Le défi est de taille, mais l’enjeu en vaut la peine. Protéger les rivières de l’Est, c’est préserver non seulement un écosystème fragile, mais aussi la santé et les moyens de subsistance des populations qui en dépendent. Comme le rappelle le gouverneur : “Ces cours d’eau sont notre patrimoine commun. Les sauver, c’est assurer l’avenir de toute une région.”
L’efficacité de l’opération “Eaux claires” se jugera à long terme, à la fois sur l’assainissement des rivières et sur la capacité à proposer des alternatives durables aux milliers de personnes qui dépendent aujourd’hui de l’exploitation minière illégale. Un équilibre délicat entre répression nécessaire et développement indispensable, qui déterminera si les eaux de l’Est retrouveront un jour leur clarté perdue.
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