Le système bancaire de la zone CEMAC traverse une période de tension extrême. Lors de la dernière opération de refinancement organisée par la Banque des États de l’Afrique centrale (BEAC), les besoins exprimés par les établissements financiers ont atteint le montant record de 540,9 milliards de FCFA, dépassant largement les 320 milliards effectivement mis à disposition par l’institut d’émission.
Cette situation alarmante survient deux mois à peine après la décision de la BEAC d’assouplir sa politique monétaire. En mars dernier, le Comité de politique monétaire avait en effet procédé à une baisse historique du taux directeur, le ramenant de 5% à 4,5%. Une mesure destinée à faciliter l’accès des banques aux liquidités et, in fine, à stimuler l’octroi de crédits aux acteurs économiques de la région.
Pourtant, les résultats escomptés tardent à se matérialiser. L’écart abyssal entre la demande des banques et les capacités de refinancement de la BEAC révèle les profondes difficultés que traverse le secteur financier en Afrique centrale. Les analystes pointent plusieurs facteurs explicatifs : le ralentissement des activités économiques, la méfiance persistante entre établissements bancaires sur le marché interbancaire, et les défis structurels auxquels font face les six pays de la CEMAC.
Cette pénurie de liquidités pourrait avoir des répercussions majeures sur l’ensemble des économies de la sous-région. Les entreprises, déjà confrontées à un environnement économique difficile, risquent de voir leurs possibilités de financement encore réduites. Quant aux particuliers, ils pourraient continuer à faire face à des conditions de crédit restrictives malgré la baisse des taux directeurs.
La BEAC se trouve ainsi confrontée à un dilemme complexe. D’un côté, la nécessité de soutenir la reprise économique par une politique monétaire accommodante. De l’autre, l’obligation de préserver la stabilité financière dans un contexte où les pressions inflationnistes demeurent présentes dans plusieurs pays de la zone.
Les prochaines semaines seront cruciales pour l’ensemble des acteurs économiques de la région. La réunion du Comité de politique monétaire prévue fin juin s’annonce particulièrement déterminante. Elle devra trancher entre la poursuite de l’assouplissement monétaire ou un possible retour à une politique plus restrictive pour juguler les déséquilibres financiers.
Cette crise des liquidités met en lumière les fragilités structurelles du système bancaire en Afrique centrale, alors même que la région tente de se relever des chocs successifs des dernières années. La capacité des autorités monétaires à trouver le juste équilibre entre soutien à l’économie et stabilité financière sera déterminante pour les mois à venir.
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