L'organisateur de la mobilisation politique à Maroua affirme n'avoir pas invité les enfants
Dans un pays frappé par la pauvreté, l’insécurité et un épuisement croissant face à un régime vieillissant, le rassemblement organisé à Maroua, chef-lieu de la région de l’Extrême-Nord, en faveur du président Paul Biya a suscité une vive indignation.
Placée sous le slogan « 100 000 jeunes derrière Paul Biya en 2025 », la manifestation, organisée par Mohamadou Atikou Kalda, militant zélé du RDPC, aurait rassemblé, selon lui, plus de 450 000 participants. Une affirmation largement contestée et perçue par beaucoup comme une manœuvre politique fondée sur l’exploitation de populations vulnérables, et non sur un réel élan populaire.
Des vidéos diffusées sur les réseaux sociaux montrent notamment un garçon de 13 ans affirmant avoir reçu 1 000 FCFA (moins de 2 dollars) pour participer à la manifestation. Des leaders de la société civile, dont Habibou Meskine, dénoncent la présence d’enfants et le recours à des camions pour transporter des participants, parmi lesquels figureraient des déplacés internes et des réfugiés.
Dans l’Extrême-Nord, région meurtrie par l’insurrection de Boko Haram, la faim, le chômage massif et le manque criant d’infrastructures de base, les populations luttent pour survivre. Dans ce contexte, offrir de maigres sommes d’argent et des tee-shirts pour obtenir une foule est jugé profondément immoral et cynique par de nombreux observateurs.
Face aux critiques, Kalda nie toute manipulation, allant jusqu’à accuser ses détracteurs d’avoir intentionnellement fait porter les tee-shirts de l’événement à des enfants pour discréditer l’initiative. Il rejette également toute accusation de recrutement massif, tout en reconnaissant la présence de « curieux ».
Mais l’ambition affichée par les organisateurs – mobiliser un million de jeunes derrière un président de 92 ans au pouvoir depuis 1982 – apparaît comme une provocation pour une jeunesse en détresse. Plutôt que de répondre aux véritables problèmes que connaît la région, notamment la pauvreté endémique, l’exode rural ou les violences, le régime semble miser sur la propagande et la mise en scène politique.
Pour de nombreux Camerounais, et particulièrement ceux du Maroua, ces manifestations n’apportent aucune solution concrète. Elles symbolisent au contraire l’aveuglement d’un pouvoir déconnecté des réalités, prêt à tout pour prolonger son règne malgré l’épuisement général du pays.
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