Paul BIYA : 38 ans de règne sans gouverner

Le Cameroun a 38 ans ce jour sous le règne de Paul BIYA. Le 6 novembre 1982, l’actuel chef de l’État arrive de manière un peu surprenante à la tête du pays.

Surprenante parce qu’à son âge et au regard des autres caciques qui étaient présents sur la scène politique à cet époque, le choix porté sur le jeune Paul Biya, a interloqué plus d’un. Qu’importe.

HAMADOU AHIDJO qui démissionna deux jours plutôt lui fit confiance. Le premier chef de l’État camerounais avait annoncé à ses compatriotes qu’il quitte ses fonctions contre toute attente. Lui qui exerçait le pouvoir depuis 1960 seulement (soit 22 ans).

Une trajectoire éclair

Paul BIYA a eu un parcours fulgurant. Chef de cabinet du ministre de l’éducation nationale à 29 ans, premier ministre, Secrétaire général de la Présidence de la République cumulés avant 37 puis président de la République à 49 ans.

Il ya très peu de Camerounais qui ont eu une telle épopée. Paul BIYA accède au pouvoir très jeune. Aujourd’hui très peu de jeunes peuvent prétendre gravir les échelons de l’administration publique comme l’a fait le deuxième président de la République du Cameroun.

Ce 06 Novembre 2020, l’on n’a pas observer de grandes manifestatanions publiques de l’an 38 du renouveau comme par le passé. En dehors de quelques meetings ça et là, tout était relativement calme.

Un calme qui pourrait symboliser le cimetière où est enterré les espoirs de millions de Camerounais. Des espoirs que Paul Biya a pris le soin de saper depuis le début des années 90 par une Gouvernance par l’absence et l’insolence.

Absence face à la dégradation des conditions de vie de ses concitoyens, absence alors que la corruption est érigée en mode de gestion.

Le Cameroun est déjà passé par deux fois au podium de pays du monde le plus gangrené par ce cancer que le numéro 1 Camerounais a cultivé dans son pays en Gardant un Silence coupable face aux détournements massifs des fonds publics.

Le pays a gagné le palmarès de l’État ayant le plus de ministres (quasiment un Gouvernement) en prison. Arrêtés dans le cadre de l’opération de lutte contre les détournements de fonds publics, leur sort est loin d’avoir porter un coup à la corruption. Bien au contraire ! Aux années misérables de l’ajustement structurel, se sont greffées les villes mortes en 2008.

Des symboles de la décadence du niveau de vie des Camerounais. Routes, hôpitaux, écoles, télécommunications, Paul Biya n’a pas su inscrire son nom positivement dans le livre d’or de l’amélioration des conditions de vie des Camerounais.

Depuis au moins 6 ans le Cameroun est entré dans une phase critique de son histoire. 6 ans correspondent au nombre d’années qu’a déjà duré la guerre contre BOKO HARAM à l’extrême Nord.

Un conflit avec la secte islamiste qui a fait des milliers de déplacés internes et un millier de morts sans que le numéro 1 Camerounais qui y a tenu son unique meeting de campagne en 2018 ne daigne se rendre ni au chevet des populations victimes ni à Celui des forces de défense et de sécurité morts aussi en grand nombre.

Une guerre de la pauvreté aussi puisque le groupe terroriste a bati sa notoriété entre autres sur les décombres d’une jeunesse réduite à la mendicité. 2016 : des avocats et enseignants manifestent à BAMENDA contre ce qu’ils décrivent comme l’assimilation juridique et éducative des anglophones.

La réponse de Yaoundé c’est la violence policière. 4 ans plutard, les activistes séparatistes ont pris le pas sur les modérés eux arrêtés, violentés et jetés en prison. Le conflit enregistre plus de 2000 morts, plus de 500 déplacés internes et près d’un millier de réfugiés.

Depuis 2018, date à laquelle le conseil constitutionnel l’a proclamé vainqueur d’une élection présidentielle controversée à l’image de toutes les précédentes, Paul Biya ( ou du moins son régime ) fait arrêter et embastillés les contestataires dont Maurice KAMTO officiellement classé 2è à l’issue du scrutin.

Pour contrecarrer une opposition relativement plus aguerrie et s’appuyant sur l’expression de plus en plus forte des frustrations sociales notamment des jeunes, le pouvoir utilise l’arme du tribalisme qu’il injecte dans le corps social afin de diviser pour mieux régner.

C’est ce Cameroun où Paul Biya absent aux obsèques de 07 enfants lâchement assassinés à KUMBA par des groupes armés refusant le retour à l’école qui célèbre les 38 ans du renouveau.

Le locataire d’Etoudi replié plus que jamais au palais laisse émerger toutes sortes de supputations sur son état de santé, un repli dont les manifestations bruyantes des activistes camerounais de la Diaspora ne sont pas étrangères.

C’est ce pays où les injustices et l’impunité sont inscrites en lettres d’or dans les codes de Gouvernernance qui vit ce jour l’anniversaire du chef de l’État au pouvoir. Quel supplice!

Mimi Mefo Info Français

Mimi Mefo Info (MMI)

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