Le Cameroun a connu après la pseudo-indépendance à lui accordée le 1er janvier 1960 par le colon français une marche relativement bien structurée sur les plans économique et social, aboutissant au début des années 1980 à son classement parmi les pays dits, à l’époque, « en voie de développement », ce qui nous est actuellement vendu sous l’appellation vaseuse « pays émergent ».
Nous étions alors en très bonne compagnie avec, entre autres, la Malaisie, Singapour, Taiwan, la Corée du Sud, l’Inde et … la Chine, actuels fleurons de l’économie mondiale !
Pendant que nous nous échinons à réaliser une vision brumeuse d’émergence à l’horizon 2035, chacun peut apprécier l’écart qui nous sépare aujourd’hui de nos compagnons d’antan, après un passage forcé par la PPTE (Pays Pauvre et Très Endetté).
À l’époque, le fameux slogan « Impossible n’est pas camerounais » revêtait tout son sens – positivement parlant, bien sûr ! Aujourd’hui, bien malin serait celui qui pourrait limiter vers le bas les abysses que nous sommes susceptibles et capables d’explorer…
En guise de rappel, pour la génération de septuagénaires à octogénaires à la manœuvre, ainsi que d’enseignement pour la grande majorité du jeune peuple camerounais dont 85% ont moins de 45 ans et n’ont pas connu activement la période sous revue, les objectifs majeurs des divers plans quinquennaux qui donnaient un cadre au développement du Cameroun :
1960-1965
Doubler le produit intérieur brut (PIB) par habitant en 20 ans, c’est-à-dire jusqu’à l’horizon 1980
1966-1971
Augmenter la production des cultures d’exportation – Améliorer les conditions de vie en milieu rural – Accent mis sur le secteur de l’énergie
1972-1976
Accroissement de la production et de la productivité agricoles afin de parachever le plan quinquennal précédent
1976-1981
Améliorer l’infrastructure et l’économie rurales – Intensifier les investissements dans l’énergie – Développement de la recherche et de l’exploitation minière
1981-1986
Augmentation du revenu réel par habitant
Le dernier plan quinquennal à date, amorcé en 1986, n’a jamais pu être mené à bout du fait de la crise économique qui a frappé de plein fouet le Cameroun en 1987 et de l’application des soi-disant Programmes d’Ajustement Structurel dès 1988 par le Fonds Monétaire International et la Banque Mondiale.
Ce n’était pas du flou, et les effets des divers programmes de développement étaient palpables, même si on ne pouvait pas vraiment parler de résultats fantastiques, l’effectivité des divers plans étant déjà fortement émoussée vers la fin du 5ème plan quinquennal avec la perte des acquis précédents.
La vision sociopolitique et économique, néanmoins, avait pendant longtemps un visage relativement concret et, de ce fait, pouvait plus facilement emporter l’adhésion des populations, ces dernières pouvant légitimement croire que toutes les mesures leur étaient profitables.
Il y a donc une cinquantaine d’années déjà, la terre et, surtout, l’humain étaient censés être au centre des réflexions et pérégrinations sociopolitiques dans notre pays. Cette terre-là qui, aujourd’hui, est au centre de luttes féroces d’appropriation plutôt que de concours de viabilisation, par trop souvent sous fond de suspicions d’impérialisme ethno-communautaire, ce qu’on pourrait difficilement qualifier d’élixir de développement et de catalyseur du nécessaire vivre-ensemble harmonieux…
Il serait peut-être temps que ceux qui sont au gouvernail du navire Cameroun se remettent à ce qui a au moins semblé marcher, sans trop de science creuse à la DSRP (Document Stratégique de Réduction de la Pauvreté, 2003-2008), qui s’était curieusement soldé par les « émeutes de la faim » en 2008, DSCE (Document de Stratégie pour la Croissance et l’Emploi, 2010-2020), qui a du reste connu un reconnu cuisant échec, ou autre SND30 (Stratégie Nationale de Développement 2020-2030), son successeur qui se veut plus réaliste, ces volumineux et dispendieux programmes nationaux qui, pas seulement le profane en a l’impression, précipitent plutôt le naufrage !
Parfois, oser le passé de la simplicité peut nous offrir le tremplin que nous recherchons pour enfin nous affranchir des griffes des institutions voraces de Bretton Woods et décoller de nos propres ailes. Le Cameroun regorge à suffisance de têtes pensantes parfaitement outillées pour le mener aux horizons qu’on croyait déjà pouvoir atteindre il y a un quart de siècle !
Je fais partie de ceux qui sont convaincus que le Cameroun, cette « Afrique en miniature », peut à tout moment réaliser la soi-disant émergence en 5 ans bien sonnés, pour peu qu’on se débarrasse des tenaces habitudes de gabegie et de corruption, de malgouvernance caractérisée donc, et, enfin ou de nouveau, se rassemble autour de valeurs qui mettent l’humain au centre des préoccupations immédiates de notre Nation en construction, et non le destin personnel. Le voulons-nous?
Eric L. LINGO, 09/07/2023
Observateur sociopolitique
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