Dans l’Adamaoua, une transformation silencieuse mais profonde est en cours. Depuis quelques mois, les femmes commencent à trouver leur place parmi les hommes, même au sein des structures de pouvoir traditionnel. Les chefs traditionnels, autrefois bastions d’un patriarcat rigide, honorent maintenant l’agente féminine, un changement radical par rapport à il y a moins de deux ans, lorsque la parole d’une femme dans le commandement traditionnel était inexistante. Aujourd’hui, elles participent aux décisions de la cour royale des lamibé, marquant un tournant historique dans une région où, par le passé, même passer devant un chef traditionnel était pour une femme un acte proche du criminel.
Pendant des décennies, la femme dans cette partie du pays était perçue comme une machine à servir. Son rôle se limitait à cuisiner, faire la lessive, et donner naissance. Les récits de femmes maltraitées, battues, et souvent abandonnées avec leurs enfants après un divorce sont nombreux. Beaucoup n’osaient pas emprunter le couloir de la justice pour dénoncer ces abus, craignant des représailles ou l’ostracisme. Elles restaient enfermées dans leur douleur, sans personne pour venir à leur secours.
Cependant, un éveil progressif commence à changer cette réalité. Les femmes, encouragées par les réformes et soutenues par des mouvements de défense des droits, prennent de plus en plus la parole. Ce n’est pas seulement une lutte pour l’égalité, mais une renaissance d’un pouvoir féminin longtemps réprimé. Les histoires de femmes participant aux décisions de la cour royale des lamibé sont des symboles puissants de ce changement.
Aminatou, une femme de 35 ans, raconte comment elle a été convoquée pour la première fois devant la cour royale pour discuter des affaires de la communauté. “C’était inimaginable il y a quelques années,” dit-elle avec un sourire plein d’espoir. “Nous avons encore un long chemin à parcourir, mais je sens que les choses changent.”
Bien que ces avancées soient prometteuses, les défis restent nombreux. Les mentalités ne changent pas du jour au lendemain, et la violence domestique ainsi que la marginalisation des femmes persistent. Pourtant, chaque petit pas vers l’inclusion et la reconnaissance des femmes dans les sphères de pouvoir est une victoire.
Ce changement naissant dans l’Adamaoua appelle à une solidarité accrue. Les chefs traditionnels qui ouvrent leurs portes aux femmes montrent l’exemple, mais c’est toute la communauté qui doit suivre. Les organisations locales et internationales doivent continuer à soutenir cette transition, en offrant des ressources et des formations pour renforcer les capacités des femmes à s’exprimer et à participer activement à la vie communautaire.
Le vent de changement qui souffle sur l’Adamaoua est porteur d’espoir. Les femmes, autrefois réduites au silence, commencent à retrouver leur voix et leur place dans la société. Ce processus, encore fragile, est une invitation à chaque membre de la communauté à participer à la construction d’une société plus juste et équitable. Il ne s’agit pas seulement d’intégrer les femmes dans les structures de pouvoir, mais de les reconnaître comme des partenaires égales dans la construction de l’avenir de la région. En embrassant ce changement, l’Adamaoua peut devenir un modèle de transformation positive pour le reste du pays et au-delà.
BDO
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