Le retour des pluies dans la région de l’Extrême-Nord, bien qu’il soit bénéfique pour les populations agricoles, ne favorise pas ceux qui empruntent la nationale N° 1 via Mora-Kousséri, car le calvaire de cette route est déjà connu de tous.
“Nous sommes fatigués des fausses promesses. Depuis près de 10 ans, nous vivons les mêmes difficultés avec des pertes énormes, et la situation ne fait qu’empirer. La dernière fois, le gouverneur de l’Extrême-Nord annonçait le début des travaux, mais rien n’indique un habitant de Mora.
Les propriétaires des marchandises transportées sur l’axe Mora-Kousséri sont dos au mur, non seulement paralysés par l’état de la route, mais aussi confrontés à de multiples contrôles de la police, de la gendarmerie et de la douane, une quarantaine de postes de contrôle étant situés le long du trajet.
La situation est telle que les marchandises subissent des dommages en raison de la surcharge de ces gros porteurs, avec des pertes journalières s’élevant à des centaines de millions de francs CFA.
“Nous partons depuis Douala pour Kousséri. C’est une chose de partir avec une charge normale, mais les différents contrôles routiers que nous rencontrons en route donnent l’impression que Kousséri est la seule route au monde qui rapporte de l’argent. À notre tour, nous sommes obligés de prendre en charge les frais supplémentaires, mais malheureusement, en raison de l’état lamentable de la route, nous subissons encore plus de pertes,” indique un chauffeur.
Il est à noter que plusieurs entreprises ont déjà effectué des études sur le terrain, depuis déjà 5 ans, mais le lancement effectif des travaux avance à pas de tortue. Il est difficile de donner avec exactitude la date de début des travaux.
“Comme toujours, quand la campagne approche, vous verrez des engins circuler, des tonnes de sable et de ciment. Tout ceci pour donner l’impression aux populations du début des travaux. Après, ce sont les mêmes sacs de ciment que l’on retrouve sur les marchés de la ville,” explique un notable de la localité.
La dégradation de cette route a entraîné une forte hausse des tarifs de transport Maroua-Kousséri. Les petites voitures payaient 12 500 F CFA en aller simple, et il y a eu une augmentation directe de 2 500 F CFA, portant le tarif à 15 000 F CFA au lieu de 10 000 ou 12 500 F CFA.
“Nous sommes encore au début de la saison des pluies, mais attendez août, ce sera la catastrophe. Les prix vont augmenter comme l’année dernière. Cela signifie que pour seulement 260 km, vous serez obligé de payer la somme de 20 000 F CFA ou 25 000 F CFA en aller simple, et rien n’est fait sur le terrain. C’est toujours la même chose. Nous tournons en rond, donc vous comprenez que nous, les passagers, souffrons,” confie un commerçant de Maroua.
La situation semble être difficile pour les commerçants et les transporteurs, non seulement en raison de l’état de la route, mais aussi des multiples contrôles de police et de gendarmerie présents sur l’axe Maroua-Kousséri.