Le gouvernement désavoue Paul Atanga Nji – Contrairement aux menaces virulentes proférées à tort et à travers par Paul Atanga Nji, le ministre de l’Administration territoriale, le porte-parole du gouvernement a dans une sortie publiée hier, rappelé les avancées du Cameroun en matière de liberté d’expression, tout en appelant tous les acteurs au respect des lois et règlements.
« Le Cameroun se veut une démocratie et un Etat de droit. Nous devons cette évolution majeure de notre pays dans l’espace des libertés, après de longues années de monolithisme, à la volonté et à l’engagement résolu du président de la République, Son excellence Paul Biya. Aussi, au bout de plusieurs décennies d’expérimentation et de maturation politiques, le Cameroun peut aujourd’hui se féliciter des avancées remarquables réalisées dans ce domaine.
Le foisonnement des organes de presse, des chaînes de radio et de télévision, la multiplicité des formations politiques qui exercent librement, ainsi que la liberté de ton qui en est l’une des caractéristiques incontestables, témoignent de l’effectivité et de la vitalité de notre démocratie. En d’autres termes, les Camerounais peuvent s’exprimer sans aucune contrainte, approuver ou désapprouver l’action des pouvoirs publics, faire connaître leurs points de vue sur l’ensemble des questions ayant trait à la vie de la nation », a écrit René Emmanuel Sadi, le ministre de la communication dans son communiqué.
Tout en rappelant le respect du aux institutions de la République, et à ceux qui les incarnent, René Emmanuel Sadi a appelé « une fois de plus à la retenue et au sens de responsabilité de tous dans l’exercice du droit légitime à la liberté, qui ne saurait verser dans l’outrance et l’outrage, bafouer nos valeurs sociétales fondamentales, ou contrevenir aux normes basiques de la démocratie et de l’Etat de droit. »
Au sein de l’opinion, cette sortie sonne comme un véritable revers envers Paul Atanga Nji, le ministre de l’administration territoriale qui ouvert un front de guerre contre certains leaders de l’opposition. Car le ton et les mots utilisés par le ministre de la communication tranche catégoriquement avec le discours martial communément utilisée par le ministre de l’administration territoriale.
On se rappelle il y a quelques jours, Paul Atanga Nji, le ministre de l’Administration territoriale (MINAT), a lancé une mise en garde virulente à l’encontre de Cabral Libii, député et leader du Parti Camerounais pour la Réconciliation Nationale (PCRN), qu’il accuse d’avoir tenu des propos désobligeants envers le Chef de l’État, Paul Biya. Lors de son intervention, Paul Atanga Nji avait declaré: « Il faut que cela cesse avant qu’il ne soit trop tard pour ce député. » Ce ton menaçant visait clairement à intimider le député et à dissuader toute critique future à l’encontre du président Biya. La mise en garde ne s’était pas limité pas à Cabral Libii. Maurice Kamto, leader du Mouvement pour la Renaissance du Cameroun (MRC), avait également été cité par le MINAT. Paul Atanga Nji avait explicitement averti ces figures de l’opposition de s’abstenir d’utiliser la formule “Camerounaises, Camerounais, mes chers compatriotes” dans leurs discours, une formule que le ministre considère réservée au Chef de l’État.