En ce jeudi 19 septembre 2024, le paysage urbain de New-Bell à Douala 2e a subi une transformation radicale. Dans le cadre d’une initiative de nettoyage orchestrée par la Mairie, les comptoirs commerciaux qui bordent l’axe reliant le Marché des femmes au Carrefour Nkouloloun ont été démolis, marquant ainsi le début d’une nouvelle ère pour cet important tronçon.
Cette décision a provoqué une vive réaction parmi les commerçants, qui, malgré le paiement pour l’occupation de ces espaces publics, se retrouvent aujourd’hui dans une situation d’incertitude et de frustration. Les voix de mécontentement se font entendre, alors que ces acteurs économiques expriment leur désarroi face à cette opération perçue comme un coup sévère à leur activité.
Le Boulevard des Nations Unies, autrefois symbole de prestige et de grandeur, a été le témoin de passages historiques, notamment ceux des présidents Ahmadou Ahidjo et Paul Biya, qui empruntaient cette voie en provenance de l’aéroport international de Douala vers la Résidence présidentielle à Bonanjo. Ce lieu a également accueilli des figures internationales, comme le président français Jacques Chirac, lors de sa visite dans les années 80, laissant une empreinte indélébile dans la mémoire collective.
Aujourd’hui, ce boulevard emblématique, qui résonne encore avec les souvenirs de salutations entre leaders et d’événements marquants, semble avoir perdu de son éclat. La municipalité, en s’attaquant à ce désordre urbain, espère redonner vie à cet axe stratégique et restaurer son image, mais à quel prix pour les commerçants locaux ? La question demeure alors que la ville de Douala se débat avec les enjeux de l’urbanisme et du développement économique.
Gilles Noubissie