Darak, une localité située dans le département du Logone-et-Chari, a été le théâtre d’une riposte spectaculaire des forces armées camerounaises appuyées par la Force Multinationale Mixte (FMM). Ce jeudi matin, des commandos aguerris ont repoussé une attaque coordonnée des jihadistes de Boko Haram et de l’État Islamique en Afrique de l’Ouest Dix assaillants ont été neutralisés au cours de cette opération musclée, un coup dur pour le groupe terroriste.
L’attaque, qui a débuté à l’aube, a surpris les militaires, mais leur réaction a été immédiate et efficace. “Les terroristes ont attaqué la base depuis plusieurs directions, mais les soldats ont tenu bon”, indique une source sécuritaire. Les affrontements intenses ont permis d’éliminer six terroristes sur le champ. Les survivants, grièvement blessés, ont tenté de s’échapper mais ont été pris en chasse par les forces de défense.
Une opération de suivi a été lancée dans le village de Mazogo, entre Zamba et Djibirilli. Là, une embuscade tendue par les soldats a conduit à l’élimination de quatre autres jihadistes. Les militaires ont également récupéré des vivres appartenant aux assaillants, renforçant l’idée que ces derniers se préparaient à de longs assauts dans la région.
Malgré cette victoire, la menace reste présente dans les départements du Logone-et-Chari, Mayo-Sava et Mayo-Tsanaga. Les habitants vivent encore dans la peur des représailles. “Nous sommes un peu soulagés par la riposte des militaires, mais nous voulons qu’ils restent avec nous. Sinon, Boko Haram reviendra, et c’est nous qu’ils tueront”, confie un habitant de Darak.
Cette peur est d’autant plus justifiée que les jihadistes ont pour habitude de récupérer leurs cadavres après les affrontements afin de brouiller les pistes et protéger l’identité de leurs membres. Cependant, cette fois-ci, ils n’ont pas pu le faire, signe de la panique et de leur déroute face à la riposte militaire.
Alors que les troupes de la FMM continuent de quadriller les zones frontalières, les populations restent vigilantes. Des appels à un renforcement des dispositifs sécuritaires dans ces localités ont été lancés par les leaders communautaires. La victoire de ce jeudi matin est significative, mais elle rappelle également que le combat contre Boko Haram est loin d’être terminé.
Pour les habitants de cette région meurtrie, l’espoir réside dans la détermination des forces armées à éradiquer cette menace. En attendant, la chasse à l’homme se poursuit pour traquer les derniers membres en fuite et sécuriser durablement les frontières.
Bachirou Elhadj BDO