Alors que l’élection présidentielle de 2025 au Cameroun se rapproche, Serge Espoir Matomba, Premier Secrétaire du Parti des Peuples Unis pour la Rénovation Sociale (PURS), affirme haut et fort son engagement à incarner une mission historique. Dans une tribune publiée ce matin dans le Quotidien Mutations, celui qui se présente comme un héritier des grandes figures de la lutte anticoloniale camerounaise a livré un plaidoyer empreint de convictions et de références aux pionniers de l’indépendance du pays.
Un héritage assumé : marcher sur les traces des héros nationaux
Dans son texte, Serge Espoir Matomba s’inscrit dans la continuité des figures emblématiques comme Ruben Um Nyobé, Félix Moumié, ou encore Douala Manga Bell. Il revendique leur héritage, non seulement en tant que source d’inspiration, mais aussi comme une mission qu’il entend poursuivre : « Comme Ruben Um Nyobé, comme Félix Moumié, comme Ernest Ouandié et les autres, je m’y suis engagé encore pubère. La tâche est dure, je le sais, la route est longue, je le sais aussi. Mais c’est ma mission, c’est notre mission. »
Cette filiation symbolique ne relève pas d’un simple hommage rhétorique : Matomba se veut l’incarnation contemporaine des valeurs de courage, de justice et de sacrifice portées par ces figures qui ont défié le colonialisme au prix de leur liberté, voire de leur vie. Il clame : « Je l’accomplirai avec la ferveur surhumaine de mes modèles […] et avec la noblesse de Moumié, qui, comme beaucoup d’autres, y laissa sa vie. »
Une vision claire pour le Cameroun
Au-delà des références historiques, le candidat du PURS exprime une vision bien définie pour le Cameroun. Il appelle à cimenter « le vivre-ensemble » dans un pays marqué par des fractures sociopolitiques et linguistiques. Pour lui, la fondation d’un Cameroun véritablement uni passe par plusieurs réformes clés : une langue nationale commune, un système scolaire et juridique harmonisé, une décentralisation effective et des infrastructures qui rendent hommage aux héros de l’histoire nationale.
Matomba insiste sur l’urgence de sortir de ce qu’il qualifie « d’aliénation linguistique coloniale » en œuvrant à une véritable intégration nationale. Il va jusqu’à souligner la générosité des leaders historiques qui, selon lui, avaient déjà envisagé une langue du Nord comme vecteur d’unité nationale : « Il nous faut une langue nationale pour sortir définitivement d’une conflictualité qui trouve son fondement dans l’aliénation linguistique coloniale. »
Une mission collective, loin d’un messianisme
Malgré le ton solennel de son discours, Serge Espoir Matomba rejette toute idée de figure providentielle. « Je ne serai pas un messie. Ce pays en regorge alors, je n’alourdirai point la charrette », déclare-t-il avec humilité. Il appelle au contraire à une mobilisation collective, impliquant toutes les générations, pour achever la mission entamée par les héros nationaux : « Je ne le ferai pas sans vous, je n’en ai pas les moyens. »
En cela, il invite les Camerounais à se joindre à lui dans un effort commun de construction nationale, qu’il compare à un « vase qu’il faut remplir ». Ce travail collectif, selon lui, permettra de transcender les divisions et de bâtir un pays digne des sacrifices consentis par les générations précédentes.
Un défi à relever pour 2025
En s’inscrivant dans une telle lignée historique, Serge Espoir Matomba ne se contente pas de déclarer sa candidature à la présidentielle de 2025 : il propose une vision ambitieuse pour le Cameroun. Dans un contexte politique où les tensions ethniques, les inégalités sociales et les défis économiques continuent de peser, son discours se veut un appel à l’unité et à la réforme.
Reste à savoir si cette posture d’héritier des héros de l’indépendance saura séduire un électorat en quête de changement. À moins d’un an de l’échéance électorale, Serge Espoir Matomba semble déterminé à jouer un rôle majeur dans le débat national, en posant les bases d’un Cameroun qu’il veut plus juste, plus uni et résolument tourné vers l’avenir.
Gilles Noubissie