“Stop au harcèlement et aux comportements déviants en milieu scolaire” : c’est le message fort que Family Club et le Club Fille et Progrès du Lycée de Pouss ont porté lors d’une causerie débat mobilisatrice. Avec la participation de 117 élèves, majoritairement des filles, cette rencontre a mis en lumière des problématiques critiques qui compromettent l’éducation et l’avenir des jeunes filles dans cette région marquée par des inégalités structurelles.
Dans une société où les violences basées sur le genre restent souvent banalisées, la question du harcèlement sexuel en milieu scolaire révèle un problème systémique. La situation est d’autant plus alarmante que la région de l’Extrême-Nord, l’une des plus pauvres du pays, est confrontée à un faible taux de scolarisation des filles, un accès limité à l’information sanitaire et une persistance des mariages précoces.




Loin d’être une simple sensibilisation, cet événement a servi de tribune pour dénoncer des pratiques qui entravent le développement éducatif et social des filles. En combinant mises en situation, débats et séances interactives, il a permis aux participantes d’exprimer librement les violences auxquelles elles font face, souvent dans le silence imposé par des normes culturelles pesantes.
Depuis plusieurs mois, Family Club et le Club Fille et Progrès du Lycée de Pouss intensifient leurs efforts pour garantir un environnement scolaire plus sûr. Leur collaboration a notamment été mise en avant lors de la fête de la Jeunesse, au cours de laquelle les élèves ont porté un message fort sur la scolarisation des filles et la lutte contre les violences sexistes. Mais cette mobilisation communautaire suffira-t-elle sans un engagement plus ferme des autorités ?
Il est crucial que ces initiatives soient accompagnées de mesures structurelles : sanctions effectives contre les auteurs de harcèlement, renforcement des dispositifs de protection dans les établissements, et surtout, un engagement politique clair en faveur de l’éducation des filles. L’inaction des pouvoirs publics face à ces fléaux contribue à leur perpétuation. En dépit des efforts des associations locales, les filles restent vulnérables tant que des politiques publiques ambitieuses ne sont pas mises en place.
L’initiative du Family Club est donc un pas important, mais elle doit être accompagnée d’une mobilisation généralisée : communautés, enseignants, parents et responsables politiques doivent s’engager pour que l’école cesse d’être un lieu de dangers pour les jeunes filles et devienne un espace de protection, d’épanouissement et d’égalité des chances.