En préludé à la précampagne de la présidentielle de 2025, Paul Atanga Nji, le ministre de l’Administration territoriale a envoyé des menaces à peine voilées à Maurice Kamto et Cabral Libii, les deux principaux leaders de l’opposition.
« Chacun doit désormais avoir l’honnêteté intellectuelle d’assumer ses décisions et choix politiques. On vous donne de la nourriture dans un plat et vous décidez de manger à terre. Vous devez l’assumer entièrement sans tenter d’embarquer des innocents, des personnes naïves dans votre chute ou enfer politique. A partir de ce jour, tout désordre, invectives, manipulation, propagation de fausse nouvelles, appel à l’insurrection, message de haine doivent cesser. Car ces forfaits seront désormais traités avec la rigueur de la loi », a lancé Paul Atanga Nji lors d’un point de presse organisé à Yaoundé ce jour.
« En l’absence de projets politiques viables, c’est le mensonge, la manipulation, les promesses fallacieuses, la surenchère politique et tout ce qui ne cadre pas avec le bon sens et la démocratie. Alors non. Nous on dit trop c’est trop. Ça ne va pas continuer », a ajouté le ministre de l’Administration territoriale devant les journalistes, avant de marteler : « à partir de ce jour aucun écart de comportement de qui que ce soit ne sera toléré ».
Le patron de l’administration territoriale ne s’est pas arrêté là. Sans designer Cabral Libii avec qui il a des démêlées au sujet de la gestion du Parti Camerounais pour la Réconciliation Nationale (PCRN), il a clairement indiqué qu’« au Cameroun, l’immunité parlementaire ne peut être invoquée en cas de flagrant délit ».
Offensif, telle qu’on le connait, le ministre de l’administration territoriale n’a pas épargné Maurice Kamto, « En 2018, j’avais prévenu que celui qui prêche la haine, le désordre, le tribalisme et dont les faits et gestes, ont pour but de défier l’autorité de l’État va bientôt se retrouver au pays de si je savais. Je le dis aujourd’hui, si cette personne persiste dans la logique de provocation, de manipulation, de dresser les Camerounais les uns contre les autres, il va une fois de plus terminer sa course dans le pays de qui je savais, avec tous ses acolytes qui veulent détruire notre démocratie et compromettre les acquis de la nation bâties des mains de maitre par le chef de l’État son Excellence Paul Biya », a-t-il marteler et d’ajouter : « Et cette fois , dans le pays de si je savais le séjour sera long, il sera même très long. La patience de l’administration a des limites.»
À en croire, Paul Atanga Nji, le gouvernement prendra toutes les dispositions pour garantir l’ordre et la sécurité publique. Il en sera de même pour la présidentielle qui se tiendra dans le calme et la quiétude totale.
La loi sera encore plus sévère a prévenu le ministre de l’administration territoriale. Il invite l’ensemble des acteurs politiques à faire confiance à Elections Cameroon (Elecam), organe indépendant chargé de l’organisation des élections au Cameroun. Cette sortie du ministre intervient dans un contexte tendu entre certains partis de l’opposition et Elecam, accusé de préparer la fraude au profit du RDPC.