L’activiste Djoubaïrou a finalement été déféré à la prison centrale de Kondengui, après avoir passé 546 jours de garde à vue irrégulière dans les locaux de la Direction Générale de la Recherche Extérieure (DGRE). L’activiste avait dénoncé la préparation de fraude électorale dans l’Adamaoua.
C’est son avocat maitre Kegne qui a rendu publique l’information. « Je sors à l’instant de la Prison de Nkodengui où j’ai rencontré notre compatriote Djoubairou qui, après 92 jours de garde à vue à la DGRE, puis au Secrétariat d’Etat à la Défense (SED), y a été mis sous mandat de détention provisoire le 20 Mars 2025 » a écrit l’avocat au barreau du Cameroun.
Il recommence une nouvelle vie qui ne sera pas du tout un fleuve tranquille, si la justice, la vraie, ne s’en mêle pas.
« Je me suis préalablement rendu au Tribunal Militaire de Yaoundé où j’ai saisi la Juge d’Instruction en charge de son dossier par une requête aux fins de mise en liberté, pour son compte. Par la suite j’ai saisi le tout puissant juge libertés, le Président du Tribunal de Grande Instance du Mfoundi, par une autre requête, aux fins de libération immédiate, au regard de l’illégalité de son arrestation, de l’illégalité de sa garde à vue, de l’illégalité de sa mise en détection provisoire, en raison de l’incompétence du Tribunal Militaire à juger des civils.
Afin que nul n’en, les faits reprochés à Djoubairou sont ceux de conspiration d’hostilité envers la patrie, de sécession, d’outrage au Chef de l ‘État, et d’outrage aux corps constitués et aux fonctionnaires », a ajouté l’avocat.
Yérima Djoubaïrou Tchéboa, un activiste politique camerounais et détracteur du gouvernement âgé de 52 ans. Il avait été enlevé dans une rue de N’Gaoundéré, dans la région d’Adamawa, et gardé pendant des mois dans le secret.
Selon un témoin interrogé par Human Rights Watch, le 24 décembre 2024, au moins deux hommes ont interpellé Yérima Djoubaïrou Tchéboa et deux autres hommes dans le quartier de Bali, et les ont emmenés dans un camion sans plaque d’immatriculation. Les deux autres hommes ont été relâchés peu après, mais Yérima Djoubaïrou Tchéboa est toujours porté disparu.
Les proches de Yérima Djoubaïrou Tchéboa ont déclaré qu’ils l’avaient cherché dans les commissariats de police et les gendarmeries de N’Gaoundéré, et qu’ils avaient déposé des plaintes auprès de plusieurs unités de police et de gendarmerie. Les autorités n’ont fourni aucune information sur le lieu où se trouve Yérima Djoubaïrou Tchéboa, et n’ont pas indiqué si sa disparition faisait l’objet d’une enquête.