Les évêques de l’Église catholique du Cameroun ont publié une lettre significative qui invite les Camerounais à se préparer à un « changement historique » en vue des élections présidentielles à venir. Dans ce message, la Conférence épiscopale nationale a établi dix critères essentiels que devrait respecter le futur président.
Parmi ces critères figurent l’intégrité, l’humilité et la modestie, des qualités jugées cruciales pour restaurer la confiance des citoyens envers leurs dirigeants. Les évêques insistent également sur l’importance d’un leadership moral et d’une gestion efficace de l’économie, tout en appelant à la consolidation de l’unité nationale et à la lutte contre la corruption.
Un autre point important soulevé par les évêques concerne l’urgence pour Eric Essousse, le directeur général d’Elecam, de rendre public le fichier électoral, attendu depuis le 30 décembre 2024. Cette demande vise à assurer le respect des lois de la République dans un contexte où la transparence est primordiale pour garantir l’intégrité du processus électoral.
Ce message intervient dans un climat pré-électoral tendu, alors que Paul Biya, président du Cameroun depuis plus de 43 ans, envisage potentiellement de se représenter. Des figures de l’Église, dont Mgr Samuel Kleda, ont exhorté le président à reconsidérer sa candidature, arguant qu’elle ne correspond pas aux aspirations actuelles du peuple camerounais. Mgr Yaouda Hourgo a également appelé à mettre fin à la souffrance des Camerounais, tandis que Mgr Emmanuel Abbo a critiqué le silence des dirigeants face à l’angoisse croissante des citoyens.
La lettre pastorale des Évêques va au-delà d’une simple déclaration. Selon certains analystes, “elle constitue un appel à la conscience collective, incitant les Camerounais à envisager un avenir meilleur où les valeurs humaines et éthiques prévaudraient sur les intérêts personnels et politiques”. À l’approche de cette élection présidentielle, “il est impératif que chaque citoyen se sente investi de la responsabilité de contribuer à un changement positif”, comme l’a mentionné Me Achille Leudjo.
Ainsi, la Conférence Épiscopale du Cameroun se positionne non seulement comme un acteur moral dans le processus électoral, mais aussi comme un catalyseur pour un dialogue nécessaire entre les différents acteurs de la société camerounaise.
GN