Depuis le 1ᵉʳ avril, c’est le bruit devant le Premier ministère au Cameroun, où des artistes en colère expriment leur mécontentement face à la situation financière difficile qu’ils traversent. Réclamant le paiement de droits d’auteur restés bloqués depuis plusieurs années, ces créateurs ont décidé de faire entendre leur voix de manière symbolique, en se rassemblant sous l’œil vigilant des forces de l’ordre.
Les artistes, souvent en première ligne de la culture et de l’identité nationale, se trouvent dans une situation préoccupante. De nombreux participants à la manifestation ont souligné que, malgré des promesses de versement de 85 millions de francs CFA par le ministre de la Communication, rien n’a été reçu jusqu’à présent. “Nous sommes exposés au soleil, en train de réclamer nos droits”, a déclaré l’un des artistes, illustrant ainsi l’urgence de leur situation.
Les revendications des artistes ne se limitent pas à des questions financières. Ils se battent également pour une reconnaissance accrue de leur profession dans un pays où, selon eux, les artistes sont souvent les derniers à être pris en compte. “Dans tous les pays du monde, les artistes sont valorisés, mais au Cameroun, nous sommes toujours en bas de l’échelle”, a souligné un autre manifestant. Ce sentiment de frustration est partagé par de nombreux créateurs, qui aspirent à un soutien plus conséquent de la part des autorités.
Face à la montée des tensions, la Primature a rapidement réagi en appelant au calme. Le porte-parole du Premier Ministre a demandé aux artistes de désigner des représentants pour engager un dialogue constructif. “Nous avons confiance dans les promesses du Premier Ministre”, a affirmé un artiste. Cette annonce a suscité un léger espoir parmi les manifestants, qui espèrent que cette concertation aboutira à des solutions concrètes.
Bien que la mobilisation ait pris fin, la pression reste forte. Les artistes attendent de voir si les discussions annoncées par le gouvernement se traduire ont par des actions tangibles. “Nous sommes des acteurs républicains, et notre voix mérite d’être entendue”, ont conclu les artistes, appelant à une prise de conscience collective sur la nécessité de soutenir la culture et ses acteurs.