Le ministère de l’Environnement a annoncé la tenue imminente de l’assemblée générale constitutive de la Bourse nationale des déchets, une plateforme virtuelle destinée à valoriser les déchets à fort potentiel économique. Douze entreprises et treize collectivités locales ont déjà souscrit des parts à ce projet, né d’une recommandation des Assises nationales sur les déchets de 2016.
Près de 10 ans après les Assises nationales sur les déchets de 2016, le Cameroun concrétise enfin la création de cette bourse, conçue comme un marché digital reliant offre et demande de déchets valorisables. L’initiative vise à structurer une filière encore informelle, où seulement 5 % des déchets sont actuellement recyclés, selon des chiffres officiels.
Le projet démarre avec un noyau de :
- 12 entreprises privées (non dévoilées) spécialisées dans le recyclage ou la transformation.
- 13 communes confrontées à des défis de gestion des déchets.
- L’État camerounais, actionnaire fondateur.
« Cette bourse permettra aux industriels d’accéder à des matières premières secondaires moins chères, tout en réduisant la pollution », explique un cadre du ministère.
La plateforme permettra :
- L’échange de déchets valorisables (plastique, métaux, déchets organiques).
- La traçabilité des transactions pour lutter contre les circuits informels.
- L’incitation financière via des crédits carbone ou des exonérations fiscales.
Un exemple cité : les déchets électroniques de Douala, dont le cuivre et l’aluminium pourraient rapporter 2 milliards de FCFA/an selon une étude de la Banque mondiale.
Le lancement intervient alors que les villes camerounaises croulent sous les déchets :
- Yaoundé produit 3 000 tonnes/jour, dont 80 % finissent en décharge sauvage.
- Les États généraux sur les déchets urbains (6-7 mai 2025) doivent proposer d’autres solutions.
GN