Une frange de la jeunesse du Sud-Ouest a remis symboliquement 5 millions de FCFA samedi 26 avril 2025 à Buea pour soutenir la candidature de Paul Biya à la présidentielle. Cette initiative, pilotée par des élus locaux, divise cependant dans une région en crise, où la jeunesse est majoritairement favorable à l’alternance.
Lors d’un rassemblement à Bongo Square (Buea), des jeunes encadrés par des députés, maires et chefs traditionnels ont contribué à une cagnotte nationale visant 30 millions de FCFA pour la campagne du président sortant.
- Porte-parole : L’honorable Malomba Esembe (député de Buea Urban) a défendu ce geste comme un « acte de loyauté envers le père de la nation ».
- Participants : Membres du RDPC (parti au pouvoir), entrepreneurs et responsables associatifs.
Un positionnement paradoxal dans le Sud-Ouest
Cette mobilisation surprend dans une région en proie à :
- Un conflit séparatiste depuis 2016 (plus de 6 000 morts, écoles fermées, économie paralysée).
- Un rejet massif du pouvoir central par une majorité de jeunes, qui réclament l’alternance après 43 ans de règne du président Paul Biya (93 ans).
« Comment peut-on financer un système qui nous opprime ? », s’indigne un étudiant de l’université de Buea, sous couvert d’anonymat.
Jeunesse majoritaire : Près de 60 % des Camerounais ont moins de 25 ans et n’ont connu que Paul Biya au pouvoir.
Paul Biya lui-même avait 49 ans en 1982 lors de son accession au pouvoir, alors que ses soutiens actuels semblent renoncer à toute relève jeune. Ce soutien affiché vise à montrer une base loyaliste malgré la crise, mais reflète aussi l’emprise des élites locales sur une partie de la population.
Pour ces pro-Biya « Le président a stabilisé le pays, il mérite notre soutien », argue un conseiller municipal. Tandis que que Pour la société civile, « Ces jeunes sont instrumentalisés. Où étaient-ils quand l’armée brûlait nos villages ? », rétorque un déplacé interne.
Paul Biya, bien qu’affaibli, mise sur un réseau de fidélités locales pour briguer un nouveau mandat.
GN