Dans une note de service datée du 28 avril 2025, le commissaire par intérim du centre régional de traitement des titres identitaires de Yaoundé, Narcisse Magloire Fotso Makok, a exprimé ses préoccupations face à l’augmentation alarmante des tentatives de fraude liées à l’obtention de la nationalité camerounaise. Ce phénomène est particulièrement marqué par la présence d’étrangers, notamment des Nigérians, qui cherchent à acquérir un passeport camerounais en présentant une nouvelle carte nationale d’identité (CNI).

Le commissaire a alerté ses collaborateurs sur la nécessité d’une vigilance accrue lors des opérations d’enrôlement physique des usagers. Il a insisté sur le fait que certains fraudeurs ont déjà été interceptés et remis aux autorités judiciaires pour enquête. Dans ce contexte, les chefs de centres d’enrôlement sont désormais tenus de vérifier systématiquement l’authenticité des documents tels que les actes de naissance et les certificats de nationalité.
Pour contrer cette tendance frauduleuse, plusieurs mesures pratiques ont été mises en place : les responsables d’enrôlement doivent s’assurer que tous les documents fournis par les usagers sont authentiques. En cas de doute sur l’identité d’un usager, il est recommandé de procéder à des interrogations supplémentaires pour confirmer son identité. Toute demande de CNI émanant d’usagers âgés de plus de 30 ans, sollicitant leur première CNI sans justificatifs valables, sera systématiquement rejetée. Les Camerounais vivant à l’étranger devront présenter des documents supplémentaires tels que le passeport ordinaire ou un laisser-passer avec les visas nécessaires, ainsi qu’une carte de séjour ou de résidence.
Le commissaire Fotso Makok a également averti que les auteurs et complices de fraudes liées à la nationalité seront sévèrement punis. Cette mise en garde survient peu après le lancement d’un système biométrique permettant la production de CNI informatisées en 48 heures, un dispositif conçu pour réduire les risques de fraude identitaire. Ce dernier point avait été souligné par la police comme un facteur déterminant dans la suspension antérieure de la délivrance des CNI, pénalisant ainsi de nombreux usagers.
Le durcissement des contrôles dans les centres de traitement des titres identitaires marque un pas significatif dans la lutte contre la fraude à la nationalité camerounaise. En renforçant les mesures de vérification et en imposant des sanctions strictes, les autorités espèrent restaurer la confiance dans le processus d’obtention de la CNI et protéger l’intégrité nationale.