Gilbert TSIMI EVOUNA au Centre, Polycarpe BANLOG dans le Littoral, Jules Hilaire FOCKA FOCKA à l’Ouest. En dehors des trois respectivement ancien délégué du Gouvernement et anciens Maires, les autres présidents de conseils régionaux issus des plénières du 22 décembre s’inscrivent à l’école des collectivités territoriales décentralisées.
Pour Isaac ESSAME, expert en décentralisation et analyste politique, les profils des élus du 22 décembre sont majoritairement maigres.
“On peut encourager le président du conseil régional du Centre. On l’a vu à l’œuvre à Yaoundé. Celui de Bafoussam 1er également a fait ses preuves. Pour les autres, est-ce qu’ils ont des états de services? Est ce qu’ils s’impliquaient au sein de leurs communautés dans le développement de la société? Ça j’en suis pas convaincu. À partir de là on peut se demander s’ils sont à leur place. Mais on attend de voir.”
Les présidents de conseils régionaux prennent places aux côtés des 10 gouverneurs de régions. Si l’on s’en tient strictement à la loi, les tensions entre gouverneurs et présidents de régions sont évitées.
“Le gouverneur s’occupe de l’ordre public. Il est un accompagnateur. Il représente le Président de la République, le Premier Ministre et tous les autres ministres. Le Président du Conseil Régional lui, s’occupe du développement économique, social, culturel et sportif de la région. Il peut assurer les missions de l’ordre public mais lorsqu’on a un cas beaucoup plus important, c’est le gouverneur qui entre en jeu,”
explique le produit du Centre d’Études et de Formation en Administration Municipale (CEFAM) de Buéa.
Les attributions du Gouverneur sont contenues dans le Décret de 2008 fixant les missions des autorités administratives, celles du Président de régions sont énumérés dans le Code Général des Collectivités Territoriales Décentralisées. Mais l’expérience des conflits quotidiens entre certains préfets et certains maires est là pour rappeler la délicatesse de la nouvelle configuration.
“Dans la pratique Camerounaise, il peut arriver que l’une de ces deux personnalités veut abuser de son autorité.”
Reconnaît Isaac ESSAME.
Il recommande alors que l’une et l’autre personnalité s’en tient au strict respect de la loi et prenne conscience de cet enjeu et de leurs missions respectives.En cas d’abus de pouvoir, la loi dispose que le Tribunal Administratif est compétent pour trancher. De sa neutralité, dépendra la sérénité du ménage Gouverneurs et Présidénts de régions.