C’est l’analyse d’un spécialiste de la sécurité routière après la drame de NDIKINIMEKI
39 morts, une vingtaine de blessés. Le bilan de l’accident de la circulation survenu hier au lieu dit Pont de NOMALE, dans l’Arrondissement de Ndikinimeki, dans le Département du Mbam et Noubou dans le Centre n’a pas fini de faire faire réagir.

D’abord l’opinion publique. Depuis la survenue de ce drame, les Camerounais expriment leur tristesse et désolation. Côté Gouvernement, 03 Ministres se sont déplacés auprès des blessés suivis à l’Hôpital Central de Yaoundé. Il s’agit du Ministre des Transports, son Ministre Délégué, et le Ministre de l’Administration Territoriale. Jean Ernest Massena Ngalle Bibehe, Njoya Zakatiaou et Paul Atanga Nji disent avoir fait le déplacement à la demande du Chef de l’État qui serait “ému” par cet accident issu d’une collision entre un bus de transport de l’agence Avenir du Noun partant de Koutaba à l’Ouest pour Yaoundé, et un camion transportant du sable venant du sens inverse.
Autre réaction celle des organisations de la société civile œuvrant dans la sécurité routière. Isidore Feukou travaillant dans la sécurité routière estime que le gouvernement fait cavalier seul dans la lutte contre les hécatombes.
“Il n’y a qu’au Cameroun que l’Etat pense qu’il peut lutter contre les accidents de la circulation tout seul. Il faut associer les associations de la société civile absolument. Les campagnes du gouvernement sont très peu efficaces parce qu’il s’agit des acteurs institutionnels qui ne sont pas forcément crédibles. Et puis une vraie campagne de prévention se fait avec des thèmes précis. Mais là le gouvernement fait juste des campagnes de vérification des équipements dans les bus. C’est insuffisant.”
André Ngankam, expert consulant en sécurité routière travaillant avec les Nations Unies révèle s’appuyant sur les récents rapports de l’ONU que le Cameroun n’affiche pas une bonne volonté politique de réduire la courbe des accidents de la circulation. Il évoque entre autres arguments notamment l’hibernation du Conseil National de la Sécurité Routière.
Cet organe créé depuis 20 ans n’a siègé qu’une seule fois. Autre défaillance, le défaut de coordonation des actions menées de façon isolée par les acteurs comme la Gendarmerie, la Police, le Ministère des Transports et la Santé Publique. Mais aussi la nécessité de lutter contre l’excès de vitesse, l’amélioration du parc automobile entre autres.
Le gouvernement annonce des sanctions sévères après l’enquête ouverte sur le drame de Ndikinimeki.
Mimi Mefo Info Français