Le Cardinal Pietro Parolin, Secrétaire d’État du Vatican est au Cameroun pour une visite de six jours. Il a tenu une réunion de concertation avec tous les évêques du pays au siège de la Conférence Épiscopale à Yaoundé.
L’émissaire du Pape François est aussi là pour les questions brûlantes de l’actualité au Cameroun notamment la crise Anglophones.
Mettant en application son programme officiel, le numéro 2 du Vatican s’est rendu à Bamenda dans la Région du Nord-Ouest en proie à un conflit armé depuis 2016. Il y présidé hier la prise du pallium de l’Archevêque de Bamenda, Mgr Andrew Nkea, désigné par le Pape François il y’a plus d’un an, en remplacement le Mgr Fontem Esua démissionnaire.
Alors que le Vatican plaide depuis plus de 3 ans pour l’ouverture d’un dialogue entre les parties en conflit dans le NOSO du Cameroun, la présence du Secrétaire d’État du Vatican peut-elle faire bouger les lignes? Pas vraiment dans l’avis de l’analyste Eric Yombi, chercheur en relations internationales et analyste politique. Selon lui, il s’agit d’une visite qui s’inscrit dans une démarche purement “chrétienne” et qui sera par conséquent beaucoup moins politique.
Il pense que le pouvoir de Yaoundé ayant choisi l’option militaire dans ce conflit armé, l’église Catholique aura du mal à se positionner en médiatrice. Cependant, elle pourra continuer de porter son message de souhait d’un retour de la paix, sans véritablement avoir la possibilité d’influencer les décisions.
Si Yaoundé décide enfin d’entrer en pourparlers avec les leaders séparatistes, l’église en tant que institution crédible et fiable pourrait alors se positionner en médiatrice, pour trouver des solutions définitives et apaiser les coeurs. Mais tout dépend du pouvoir en place de l’avis de cet analyste.
Arrivé hier au Cameroun via l’Aéroport International Nsimalen de Yaoundé, Mgr Pietro Parolin a dit une messe à la Basilique Marie Reine des Apôtres de Mvolyé à Yaoundé. À Yaoundé, il a eu une audience avec le Chef de l’État Camerounais. Audience aucours de laquelle les tensions du Nord Ouest et Sud Ouest sont revenues au menu des échanges. Le diplomate a exprimé le voeu de l’église d’apporter sa contribution à la fin de cette crise. Son séjour au Cameroun s’achève demain 02 février.