Cette décision a sonné comme un coup de massue pour les acteurs du secteur agro pastoral au Cameroun. Depuis la publication de cette correspondance sur les réseaux sociaux, les indignations s’enchaînent.
A travers une correspondance datée du 22 mars dernier, le Ministre de l’élevage, des pêches et des industries animales signifie à l’ambassadeur du Brésil au Cameroun que son pays est autorisé à importer au Cameroun, “les produits et sous-produits aviaires”… Dans le respect du protocole sanitaire et des standards mondiaux en matière aviaire ajoute le Dr TAIGA.
Une concurrence déloyale
Le secteur aviaire au Cameroun est à bout de souffle depuis la grippe aviaire de 2016 qui a décimé bon nombre de cheptels. Depuis lors peu de producteurs ont reçu les appuis des pouvoirs publics pour relancer un secteur jadis très florissant. Pour la société civile, c’est une mise à l’agonie du secteur que le Gouvernement vient de décréter.
Car les pays importateurs au Cameroun ont développé des moyens d’accompagnement du secteur chez eux par de grosses subventions. Pour Léopold KAMGA, président Ouest et Nord Ouest de L’interprofession avicole du Cameroun, ” l’inquiètude est l’envahissement du marché national par les produits venus d’ailleurs”. Il ajoute que le secteur au Cameroun n’a “aucune possibilité de riposte face à un pays comme le Brésil”.
Pour le Gouvernement, il s’agit de combler la demande aujourd’hui située à 105.000 tonnes de poulet par an. Pour 65 mille tonnes produits localement aujourd’hui soit un gap de 40 mille tonnes à combler. Les producteurs locaux estiment qu’avec des moyens de soutien notamment des subventions ils sont à même de combler le manque.
Un risque sanitaire
Le Gouvernement pour palier aux risques liées à l’importation des poulets congelés entre autres a lancé en 2002, la construction d’un centre d’analyse des produits aviaires importés. 20 ans après, ce centre ne fonctionne pas. Ce qui signifie que le pays n’est pas capable de certifier de la qualité des aliments qu’il importe. Or d’après des analyses faites par le Centre pasteur à la demande de l’association Camerounaise pour la défense des intérêts collectifs ACDIC, 83% de poulets congelés importés au Cameroun est impropre à la consommation.
Mimi Mefo Info Français (MMIF)