C’est un rapport pour le moins incendiaire que la chambre des comptes de la Cour Suprême vient de rendre public. Il énumère une série de fautes et de détournements de fonds publics dans la cadre de la lutte contre le coronavirus.
C’est à la demande du Fonds Monétaire International (FMI) qui a approvisionné en partie ce fonds, que l’audit a été mené par la Chambre de Comptes. De l’argent que 23 administrations ont reçu pour mener la lutte contre la pandémie. Du moins la synthèse du document a fuité sur les réseaux sociaux. On y voit un focus sur deux administrations: le ministère de la Santé Publique et le ministère de la Recherche Scientifique et de l’Innovation. Ces deux départements sont ceux ayant reçu la plupart des moyens financiers du fonds de solidarité nationale d’un montant de 180 milliards.
Pour le Ministère de la Santé Publique qui a reçu une enveloppe de 45 milliards de FCFA, l’on apprend qu’en lieu et place de 2 millliards pour l’achat des équipements de protection individuelle par exemple, le ministère de la santé a utilisé 23 milliards de Francs CFA pour l’achat des tests Covid-19; le même ministère a fait perdre à l’état environ 15 milliards de FCFA. Des marchés passés arbitrairement pour la plupart à l’entreprise Mediline Médical née en 2017 et ayant des liens avec des officiels Camerounais. Une entreprise que les autorités ont jusque-là présentée comme étant une entreprise coréenne.
Le MINRESI
Quatre activités ont retenu l’attention de la chambre des comptes de la cour suprême en ce qui concerne Le ministère de la recherche scientifique et de l’innovation. Ce sont celles réalisées par le ministère de la recherche scientifique et de l’innovation sur les sept que ce département ministériel devait exécuter dans la lutte contre le coronavirus.
De ces quatre points présentés dans la synthèse du rapport d’audit, la haute juridiction s’attarde spécialement sur le premier. C’est la production de la chloroquine et de lazithromycine. Cette activité a été budgétisée à 4 milliards 54 millions de FCFA. Une activité découlant d’un accord obtenu de la Présidence de la République; laquelle avait autorisé la fabrication au Cameroun de ces deux anti paludéens. Soit 5 millions de chloroquine et 500 mille comprimés azithromicine. Au 31 décembre 2020, la Cour Suprême note que le MINRESI à travers l’institut de recherche médicales et d’études des plantes médicinales a dépensé 657 millions de FCFA. Des dépenses présentées comme ayant permis de fabriquer des médicaments au Cameroun alors que ceux ci ont été importés de l’Inde puis reconditionnés au Cameroun.
Deuxième irrégularité, l’IMPM dont il s’agit n’était pas à mesure de fabriquer de la chloroquine selon un avis de la Direction de la pharmacie du ministère de la santé publique
Troisième irrégularité: le MINRESI a acquis de l’Inde 300 kilogramme d’intrants d’azithromicine. La chambre des comptes se demande en quoi cela pouvait être utile alors que le Cameroun n’a pas la capacité de fabriquer ce médicament
Quatrième récrimination: la procédure d’acquisition par le MINRESI des médicaments à l’étranger est illegalle souligne le rapport qui rappelle que seul la CENAME la centrale nationale d’approvisionnement en médicaments et consommables essentiels est habilité à le faire.
Cinquième récrimination: sur un montant de 70 millions de francs débloqués dans le budget de l’IMPM pour la rénovation du site devant service à la fabrication des médicaments dont il est question, 15 millions ont été utilisés pour des activités éloignés de cette objet.
Sixième récrimination: Jusqu’au 31 décembre 2020, le MINRESI n’avait pas transmis au ministère de la santé publique les médicaments malgré des instructions de la Présidence
Pour le reste, le rapport note que le MINRESI a acquis 50 tests de dépistage comme prévu, s’est attelé à la fabrication de masques de protection en tissus, de gels hydroalcooliques et à la fabrication des semences pour l’autonomie alimentaire dans son budget global de 6 milliards de FCFA dans le fond de solidarité nationale.
Mimi Mefo Info Français (MMIF)