A Commercial Avenue, le quatier des affaires à Bamenda, c’est le calme plat. Un fait étranger à ce lieu souvent bondé de monde mais devenu presque banal pour les habitants. Au lieu dit City Chemist dans le 2è arrondissement, c’est c’est le même cliché. Les boutiques sont ferméés.
Barricadées, d’autres n’ont plus ouvert depuis de nombreux mois. Dans les rues, pas l’ombre d’un véhicule ou des motos si ce n’est strictement à usage privé. ” c’est terrible ce que nous traversons ici. Si on pouvait fuir et aller vivre ailleurs. J’étais commerçante. J’étais bayam sallam. Mais ce n’est plus possible. On est bloqué à la maison” regrette une commerçante l’air exaspérée
Henri était également commerçant. Père de 4 enfants, il a dû se reconvertir vers la maçonnerie car ce n’est plus possible daller chercher les marchandises, la route étant bloqué par les groupes armés. “Je partais acheter les produits à ESSIMBI, à BAORO. Je venais vendre en ville. J’achètais du pistache, des arachides Même avec mon nouveau travail ce n’est pas évident. Parc ce que comme il ya villes mortes je ne peux pas aller au chantier” explique le quarantenaire
Les “villes mortes”. Elles imposent la marche aux habitants tous les lundis à Bamenda. Pour ceux qui se déplacent d’un point à un autre. Imposées par les groupes armés, ces cessations d’activités sont respectées par populations dans une ville ou la peur et la méfiance se lisent sur les visages. “Quand tu marches dans la rue tu as peur! Si les choses évoluent on n’aura plus peur. Parce que cette ville je la connais. Tu pouvais revenir d’un voyage à 2 h du matin et rentrer chez toi sans crainte. Mais même en journée quand tu marches tu te demandes s’il ne ya personne derrière toi” se désole un homme, agent de sécurité. Au Foods Market l’un des principaux marchés de Bamenda, c’est presque le désert en dehors de quelques vivres étalés. Juste le minimum pour se ravitailler.