La formation hospitalière est accusée d’avoir exigé le paiement d’une facture avant la prise en charge de Me Samuel Victor DIBOMA.
Le torchon brûle entre le barreau du Cameroun et l’hôpital Laquintinie de Douala. Le corps des avocats accuse cette formation hospitalière d’être responsable du décès de Me Samuel Victor Diboma. L’exigence du paiement des frais d’admission avant la prise en charge est l’un des éléments ayant précipité la mort de cet avocat, d’après le bâtonnier Me Eric MBAH MBAH.
Le défunt a été poignardé, “puis conduit d’urgence à l’hôpital Laquintinie de Douala. Pendant plus de 30 minutes, on n’a pas pu prendre soin de lui. Ils ont demandé qu’il fallait payer un certain nombre de factures. Mais l’argent en leur possession n’était pas suffisant. Ils ont décidé de payer par Orange Money, mais le réseau était instable”, explique le bâtonnier.
Pour lui, cette situation n’est que le reflet de l’état d’insécurité qui règne dans les formations sanitaires. “L’insécurité ambiante à l’hôpital, c’est pire”, argue-t-il. “C’est la raison pour laquelle le barreau et moi avons décidé de venir ici à Douala parce que la façon dont notre confrère a été traité montre le niveau de laxisme dans le service de santé”, martèle l’avocat.
Par ailleurs, le médecin présent n’a pas examiné Me Diboma, explique le bâtonnier. ” Il a demandé à Michel qui l’a conduit à l’hôpital de le déshabiller, chose que Michel a fait. C’est douloureux, le barreau condamne cela avec la dernière énergie”.
Le Directeur de Laquintinie Professeur Noël Essomba pour crie à la théorie du complot.
“Après avoir recoupé auprès de mes collaborateurs qui étaient de garde cette nuit, il est arrivé à 3H et il est décédé à 3H10. On est désolé, mais ce n’est pas parce que à l’hôpital Laquintinie on ne l’a pas pris en charge. Il s’est certainement vidé de son sang là où on l’a agressé. C’est dommage. Et on l’a emmené de façon très tardive”.
Il ajoute que ses collaborateurs sont intervenus “promptement, sans condition. J’ai recoupé encore cette affaire et je le redis encore. D’ailleurs pour nous c’est devenu classique. Et nous sommes satisfaits parce que les populations jouent le jeu. C’est à dire que maintenant, les gars arrivent et ils n’ont pas d’argent. Mais ils finissent toujours par payer “, déclare le Directeur de l’hôpital.
Me Samuel Diboma est décédé des suites d’agression dans son quartier à la cité Sic, dans le 5è arrondissement de la ville. Il était sorti pour s’amuser dans la nuit du lundi 2 janvier 2023 avec sa copine et un ami. Après ce décès, le barreau annonce une plainte déposée pour négligence contre l’hôpital Laquintinie de Douala. La police aurait déjà entamé l’enquête selon le bâtonnier Me Éric MBAH MBAH.