Ces animaux dévastateurs qui apparaissent pour la deuxième fois dévorent les cultures de la région sans aucune mesure de soutien des autorités compétentes.
Dans l’extrême-Nord, les cultivateurs ont saisi il y a près de deux semaines les techniciens et experts en charge de l’agriculture pour des inventions immédiates.
C’est que les dégâts des chenilles légionnaires d’automne dans les champs de sorgho sont devenus insupportables pour ces paysans.
Selon nos sources, la réaction de ces experts est arrivée tardivement. Conséquence, une année de récolte est perdue pour de nombreux cultivateurs de la région.
A cela s’ajoute les dépenses effectuées au début des travaux champêtres.
Déjà à cause des mauvaises récoltes, les prix sur le marché sont passés du simple au double voir même au triple.
Un sac de mil qui était vendu dans le marché de Maroua il y’a 3 ans entre 10.000 et 11 000 fcfa oûte aujourd’hui entre 27 et 28.000 Ffcfa. Ce qui n’est pas à la portée de plusieurs familles dans la ville de Maroua.
” Les prochains mois seront compliqués sur le plan alimentaire dans la région de l Extrême – Nord surtout que la majorité de nos agriculteurs sont dos au mur” indique un chef de famille.
Les habitants de la ville de Maroua déplorent le manque de suivi de la brigade de contrôle et de répression des fraudes de la délégation régionale du commerce. Le ministère du commerce qui n’a par exemple pas interdit la sortie du mil vers le Nigéria voisin.
Dans les différents marchés de la ville et ses environs, les camions font des va – et vient transportant les sacs de mil pour une destination inconnue.
“Je crois que parfois nous sommes obligés d’appeler le chien par son nom. Il est inadmissible qu’au moment où des familles souffrent à cause de la vie chère surtout la cherté du mil et de sorgho, que les brasseries se permettent de venir acheter le mil et parfois même vider le grenier.
Les vendeurs sont contents parce qu’ils gagnent le double sur leur marchandise” regrette un consommateur.
Dans les marchés de Maroua, le prix du riz a aussi augmenté. Il est désormais difficile pour une famille de 10 à 15 personnes de consommer du riz du moins pour une famille pauvre.
En attendant de traverser ce grand moment de turbulence qui tire vers la famine les cultivateurs et les populations, les paysans restent optimistes quant à un retour à la normale.