Le collectif des enseignants du Cameroun estime que la ministre des enseignements secondaires se dérobe se ses missions régaliennes
A la faveur d’une correspondance ouverte, adressée au Ministre des Enseignements Secondaire et rédigée par le Collectif des Enseignant du Cameroun, ces derniers s’indignent du traitement à eux infligés, notamment en ce qui concerne la dénonciation des absences régulières et la prime de rendement trimestriel.
Dans un communiqué rendue publique la semaine dernière, l’opinion publique apprend que l’adresse www.minesecdrh.cm permet désormais aux personnels du ministère des enseignements secondaires de dénoncer sous anonymat, les enseignants en position d’absence irrégulière.
Tous ceux qui ont connaissance des enseignants absents à leurs postes de travail sont invités à le signaler la même adresse, renseigne la note
Le collectif des enseignants du Cameroun exige l’annulation de ce communiqué. Il y voit un moyen pour le ministère de fuir ses responsabilités.
“La manipulation des carrières des agents de l’Etat est un domaine hautement sensible pour être confiés à des bénévoles ou à des simples acteurs privés; le risque est trop élevé pour qu’une telle gestion vire à l’arbitraire, à des règlements de comptes”, peut-on lire dans une lettre ouverte adressée à Nalova Lyonga.
Cela suppose selon le collectif, qu’une tierce personne, “enseignant ou non, camerounais ou non, qui aurait votre nom ou votre matricule et une connexion internet, pourrait se lever pour vous dénoncer comme un cas d’absence irrégulière quitte à vous causer un préjudice sans qu’il ne soit jamais identifié ni inquiété”.
Innacceptable selon le CECA, cette mesure démontre que le ministère n’a plus les capacités suffisantes pour gérer ses ressources humaines. C’est-à-dire que votre Ministère plus précisément ne tient plus debout par lui-même.” Il revient donc à quiconque (à n’importe quel individu lambda) de se courber pour le redresser”, écrit le collectif.
La décision du Minesec témoigne également de la “crise de confiance profonde à l’égard des chefs d’établissement qui, à l’échelle scolaire, sont censés maîtriser les effectifs de leurs personnels et d’en référer les irrégularités à l’administration centrale”.
Pour ce collectif, la Ministre devrait s’apesantir sur des problèmes plus importants. ” A défaut de leur apporter des solutions concrètes pour une amélioration qualitative de leurs conditions de vie, on s’attendrait au moins à des lettres de soutien en cette veille des examens de fin d’année où ces enseignants vont encore se déplacer pour aller surveiller, corriger et délibérer lesdits examens à crédit ou à titre de bénévolat”.
Il rappelle à la patronne des enseignements secondaires que les “enseignants perçoivent dans les lycées, les primes de rendement de 500 francs CFA ou moins par trimestre (c’est-à-dire moins de 170 frs par mois)”.