Le coût contenu dans un appel d’offres suscite une colère noire chez les camerounais
Les deux milliards sont destinés à la construction d’une villa de type R+1. L’appel d’offre est ouvert aux entreprises installées au Cameroun.
Pour être retenues, les entreprises soumissionnaires doivent présenter un “personnel d’encadrement expérimenté, assorti de CV, d’attestation de disponibilité datée et signée par l’interessé, des copies des diplômes requis et d’attestation d’inscription à l’ordre professionnel concerné”. Leur chiffre d’affaire des cinq dernières années doit en moyenne être supérieur à 1,5 milliards et elles doivent disposer du matériel logistique en propriété ou en location assorti des justificatifs. Par contre, les critères éliminatoires sont entre autres l’absence d’une référence de travaux similaires s’élevant à au moins un milliard les trois dernières années,
l’absence de caution de soumission. Elle s’élève à 400.000F et est non remboursable. L’absence d’un camion en propre ou encore la présentation de fausses déclarations et ou pièces falsifiées sont également des éléments éliminatoires, lit on dans l’appel d’offre en circulation.
Après sa publication sur les réseau sociaux, de nombreux internautes expriment leur indignation face à ce qu’ils considèrent comme une aberration.
“Pendant que EMOMBO attend même un goudron de 3eme main, la construction de la “résidence” du président du conseil économique et social du Cameroun coûtera 2 MILLIARDS de francs CFA ! On dit la vérité à Cabral Libii qui Wanda sur ça ou alors on vous explique d’abord à quoi sert le conseil économique ‘et social dans ce pays ?, s’interroge Ernesto Yene, acteur politique.
Me Désiré SIKATI, avocat et cadre du MRC rappelle que pendant que cette somme astronomique est débloquée pour la construction d’une villa, “la majeure partie de la population n’a pas accès à l’eau potable, les infrastructures routières sont catastrophiques. Les enfants dans certaines localités sont à l’école en plein air et assis à même le sol ou sur des morceaux de parpaings”.
“Les hommes passent les Institutions restent, martèle Pierre Nka, journaliste. “Nous devons avoir le courage de laisser le monstre froid qu’est l’Etat se déployer et affirmer sa puissance même par des sièges et résidence de fonction. Il faut simplement que cela respecte les normes pour une durée quasi-éternelle de ces Monuments”, estime t-il.
Pour rappel, l’appel d’offres dont il est question concerne la deuxième phase de la résidence. L’on ignore ce qu’a coûté la première phase du projet pour la résidence du président d’une institution créée dans les années 80 mais dont l’impact est curieusement invisible dans les politiques économiques et sociales du Cameroun