Un plaidoyer y relatif a été remis au ministre de l’Élevage, des pêches et des industries animales le 18 août dernier
L’offre nationale en lait et produits laitiers estimés à 185 570 tonnes par an demeure très faible face à une demande de plus en plus grandissante. Pour répondre favorablement à cette sollicitation, le Cameroun devra augmenter sa production à hauteur de 12000 tonnes par an. «Ce déficit est dû au fait que les éleveurs n’arrivent pas à mieux saisir les opportunités de cette filière du fait de nombreuses contraintes auxquelles ils font face. L’analyse dela filière laitière a permis de dégager quelques problèmes auxquels les éleveurs font directement face. Il s’agit notamment des obstacles liés à l’accès au matériel génétique laitier, l’insuffisance d’accompagnement des producteurs laitiers et les difficultés d’accès aux intrants et aux financements adaptés».
C’est du moins ce qui ressort du résumé du document de plaidoyer de la Confédération national des éleveurs du Cameroun (Cnbe-Cam) remis officiellement par ces derniers au ministre de l’Élevage, des pêches et des industries animales (Minepia), le Dr Taïga. Le document produit par la Cnbe-Cam avec l’appui technique et financier de l’Union européenne et la Coopération allemande à travers le programme ABC-Pader mis en œuvre par la GIZ vise à contribuer à l’élaboration du Plan national du développement de la filière laitière au Cameroun. La cérémonie y relative s’est tenue le 18 août 2023 à l’hôtel Hilton de Yaoundé en présence de plusieurs experts de la filière au Cameroun. Outre les difficultés enregistrées, les maillons de la transformation et de la commercialisation impactent également les intérêts des éleveurs. Il s’agit en occurrence de la mauvaise gouvernance
partenariale entre producteurs laitiers et les transformateurs, de l’insuffisance des collecteurs laitiers entrepreneurs, de l’altération de la qualité des produits laitiers locaux et de la faible compétitivité des produits transformés à base du lait frais local.
RECOMMANDATIONS
Plusieurs recommandations et suggestions ont été formulées par les éleveurs à l’endroit du Minepia, des administrations sectorielles, notamment le ministère des Travaux publics et le ministère de la Décentralisation et du développement local, les collectivités locales décentralisées, les partenaires techniques et financiers (Ptf) et surtout les producteurs laitiers. Les éleveurs souhaitent désormais que le Minepia «appui la professionnalisation de l’élevage laitier à travers la définition et la mise en application de la charte de l’éleveur des animaux laitiers de haute performance génétique, soutient la mise en place infrastructurelle appropriée au profit des éleveurs laitiers, la formation et la mise à contribution des experts qualités aussi bien du secteur public que privé dans la gestion des élevages laitiers à l’effet d’assurer l’accompagnement à l’optimisation des rendements des animaux à haute performance génétique…», apprend-on du résumé du document de plaidoyer des éleveurs laitiers.
Pour les éleveurs, les collectivités locales décentralisées doivent jouer un rôle important dans l’avenir de cette filière. Ainsi, elles doivent les appuyer dans l’organisation des foires à lait et produits laitiers, faciliter la labélisation des produits laitiers locaux, intégrer les formations aux métiers de la filière laitière dans les structures de la formation professionnelle communales.
Aux Partenaires techniques et financiers (PTF) de l’État, les éleveurs souhaitent obtenir des soutiens dans la mise en œuvre des activités de développement de la filière laitière, impliquer davantage les collectivités territoriales décentralisées et les organisations des producteurs dans la conception, la mise en œuvre et le suivi-évaluation dans la filière laitière et
aussi, réaliser une meilleure productivité.
L’oeil du Sahel du 21 Août 2023