La cargaison de vaccin contre le paludisme a été réceptionnée par le ministre de la Santé publique Manaouda Malachie à l’aéroport international de Nsimalen le 21 novembre dernier
« Le Cameroun devient ainsi le pionnier en la matière. Un moment historique facilité par nos partenaires pour booster la lutte contre cette maladie responsable de 70% des décès chez les enfants », a écrit le ministre camerounais de la Santé publique (Minsanté), Manaouda Malachie. Sa sortie faisait suite à la réception le 21 novembre 2021 dernier, à l’aéroport international de Yaoundé-Nsimalen, des premières doses de vaccin contre le paludisme.
Selon la même autorité, il s’agit d’un stock de 331 200 doses de vaccin, l’Alliance du vaccin. Cette première cargaison de vaccin permettra au Cameroun d’introduire le vaccin contre le paludisme dans la vaccination de routine pour la première fois et d’améliorer la santé des enfants qui sont les plus exposés. Le paludisme est endémique au Cameroun, où le risque de la maladie et de décès chez les enfants de 0-59 mois est le plus élevé.
Il s’agit du premier vaccin antipaludique approuvé par l’OMS et produit par le laboratoire britannique GSK avec l’appui de Gavi. « Les premières doses devraient arriver dans les pays au cours du dernier trimestre 2023, et les pays commenceront à les administrer début 2024 », peut-on lire dans le communiqué.
Dans un communiqué conjoint publié en juillet dernier, l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), le Fonds des Nations unies pour l’enfance (UNCIEF) et Gavi, l’Alliance du vaccin, déclaraient que 12 pays d’Afrique, parmi lesquels figure le Cameroun, recevront au total 18 millions de doses du vaccin RTS, S pour la période 2023-2025.
D’après le Programme national de lutte contre le paludisme (PNLP), c’est l’endémie la plus répandue au Cameroun, avec une courbe ascendante depuis quelques années. En 2018, elle a été responsable de deux millions de cas enregistrés, de 3263 décès dans les formations sanitaires, (61% chez les enfants de moins 5 ans). En 2017 et 2016, ces décès étaient respectivement de 3195 et 2639 dans notre pays. Le taux de prévalence lui, est passé de 33,3% (EIP 2011) à 24% (EDS, 2018). La morbidité hospitalière est de 25,9% tandis que la mortalité de 14,6%. La maladie représente ainsi, de « lourds impact socio-économiques avec plusieurs jours d’absence dans les lieux de service, en milieu scolaire et représentant une proportion importante dans les dépenses des ménages », regrette-t-on au PNLP.
Albert Atangana