Dieudonné Essomba a demandé au gouvernement camerounais d’autoriser l’importation de carburant en provenance du Nigeria voisin pour soulager la crise de pénurie de carburant. Alors que l’approvisionnement en carburant reste tendu, l’économiste a fait une sortie surprenante.
Après plusieurs jours de sérieuses tensions sur la marché du Carburant, le Cameroun consomme à nouveau à la pompe. Mais pour combien de temps? Rien n’est sûr y compris pour les spécialistes. Car en effet le Cameroun qui produit 25 millions de barils de pétrole par an vit uniquement grâce aux importations depuis 2019.
Cette année-là, la Société nationale de raffinage, la SONARA est victime d’un violent incendie. La plupart des installations de l’entreprise créée en 1973 sont calcinées. Rien à faire, elle ne peut plus assurer la petite part de raffinage qu’elle assurait jusque là.
Pour expliquer la récente pénurie qui a concerné notamment le Super à la pompe, le ministre de l’eau et de l’énergie avait évoqué ” le retard dans l’arrivée de trois navires transportant ledit produit dû aux conditions météo-océanologiques défavorables “
Sauf que le marché est toujours sous les caprices des alleas du marché international. Alors, il faut penser aux solutions pérennes. Sur le plateau de l’émission ” Club d’Elites” où il est consultant , Docteur Dieudonné ESSOMBA a eu des propos pour le moins surprenants ce dimanche 17 décembre 2023. Interrogé sur la possibilité de réhabiliter la SONARA, il s’est montré sceptique. Et davantage encore sur la piste de la construction d’une nouvelle raffinerie dont le coût devrait chercher dans les 700 Milliards de FCFA.
Pour lui, l’Etat camerounais (déjà endetté à près de 14 mille Milliards de FCFA) n’aura pas les moyens pour construire une raffinerie. L’économiste pense que le Cameroun aurait dû engager le projet dans les années 2007-2010 à l’atteinte du point d’achèvement avec les initiatives Pays pauvres et très endettés ( PPTE).
Et de répondre à Bruno BIDJANG le présentateur qui le relance sur une solution à court terme. ” Qu’on nous fasse entrer le Zouazoua du Nigeria voisin on consomme ça ici”. Une solution rejetée par les autres panélistes pour la plupart
Dans un post sur les réseaux sociaux, il avait déjà il y a quelques jours expliqué que le Cameroun souffre principalement d’un manque de devises. ” Ici nous atteignons la plus terrible tragédie de notre Gouvernance macro économique, à savoir l’incapacité des gestionnaires du pays à faire la différence entre le Franc CFA et les devises” avait il écrit
Il avait poursuivi ajoutant que le Cameroun a une dette extérieure en dévises de 8000 Milliards pour 2.500 milliards de recettes avec 1000 Milliards de déficit commercial ” de plus en plus explosif”
Pour faire face aux difficultés d’approvisionnement du marché interne, le Gouvernement Camerounais a décidé il ya quelques jours, d’ouvrir le marché national des importations à tous les traders. Ce n’est plus le ministre de l’eau et de l’énergie qui choisit les traders et fixe les quotas d’importations des produits pétroliers mais la Caisse de stabilisation des prix des hydrocarbures, la CSPH. Les produits une fois importés sont contrôlés par l’entreprise de contrôle Hydrac qui fait confirmer les contrôles par la Société nationale de raffinage, la SONARA