Yaoundé, 24 décembre 2023 – Les avocats de Martinez Zogo, journaliste assassiné, ont récemment adressé une lettre au président du Tribunal militaire de Yaoundé, exprimant leur préoccupation quant à la cohabitation des principaux accusés, Jean Pierre Amougou Belinga et Maxime Eko Eko, dans la même cellule à la prison principale de Kondengui.
Dans cette correspondance, le porte-parole des avocats de la famille, Maître Hakim, dénonce un “dysfonctionnement administratif préjudiciable à la manifestation de la vérité et aux droits de la famille”. Il qualifie la situation de “véritable scandale” et appelle à une intervention immédiate pour mettre fin à cette cohabitation.
“J’apprends à l’instant, par voie de presse, que les inculpés EKO EKO et AMOUGOU BELINGA partagent la même cellule à la prison principale de Kondengui. Cette situation constitue un véritable scandale et la preuve consternante d’un dysfonctionnement administratif”, écrit Maître Hakim dans la lettre.
L’avocat souligne l’importance des preuves testimoniales dans l’affaire, exprimant des inquiétudes quant à la possibilité de collusion entre les accusés dans le confort de leur cellule commune. Il souligne que cela va à l’encontre des principes d’égalité des armes et d’équité de la procédure pénale.
“Quelle valeur accorder aux déclarations des uns et des autres si celles-ci ont été minutieusement préparées entre inculpés, dans le confort indécent d’une cellule aménagée spécialement par égard à ses locataires ?” interroge-t-il.
Maître Hakim fait également appel à la préservation de l’impartialité de l’institution judiciaire, soulignant que la promiscuité et les privilèges accordés aux inculpés remettent en question l’équité du traitement réservé à chacun. Il exhorte le président du Tribunal militaire à intervenir rapidement, que ce soit par l’ouverture d’enquêtes administratives ou la mise en place de procédures officielles.
“J’ose croire que vous saurez, Monsieur le Président, y mettre un terme, au besoin par l’ouverture d’enquêtes administratives ou la mise en place de procédures officielles”, lit-on dans la lettre.
En conclusion, Maître Hakim assure que les avocats restent mobilisés et disponibles pour contribuer au déroulement d’une instruction conforme aux normes de la justice camerounaise. L’affaire Martinez Zogo continue de soulever des questions sur l’équité et l’intégrité du processus judiciaire, mettant en lumière l’importance de garantir une procédure transparente et équitable dans la quête de la vérité.