Les évêques du Cameroun sont désormais présents à Maroua depuis quelques heures dans le cadre de leur 47eme Séminaire Annuel. L’attente aura été longue pour cette rencontre dont plusieurs sujets pourraient être évoqués.
Après une longue attente, c’est finalement vers 19h30 que l’avion ayant à son bord les évêques du Cameroun a foulé le sol de l’Aéroport International de Maroua Salak.
Malgré la fatigue et le poids de la journée, la joie de l’accueil était plutôt époustouflante.
Les fidèles, les communautés, les groupes de danse, les religieux et religieuses, les prêtres, les hommes des médias et l’évêque de Maroua-Mokolo, Monseigneur Bruno Ateba, lui-même vont jubiler à la vue des invités qui débarquaient de l’avion stationné sur le tarmac.
Les évêques eux-mêmes visiblement fatigués, du fait du voyage, se sont laissés emporter par cette même joie de la rencontre et sont entrés dans le programme qui les attendait sans aucune résistance.
Après l’accueil à l’aéroport, ce sera le temps des vêpres solennelles en la Cathédrale Notre-Dame de Founangué.
Cette conférence qui doit se dérouler pendant quelques jours sera l’occasion pour les évêques du Cameroun de tabler sur plusieurs questions. Sans avoir eu le programme de ce séminaire annuel, on imagine que Monseigneur André Nkea et ses pairs vont aborder plus en profondeur la question de la bénédiction des couples homosexuels autorisée par le pape François. Il y a quelques jours, les évêques du Cameroun avaient déjà signifié leur opposition à la décision du saint père.Leur position était sans appel : « Nous interdisons formellement toutes bénédictions des couples homosexuels » dans l’Église du Cameroun.
Les Évêques disaient avoir fait cette déclaration «au nom de la vérité de l’Évangile et pour la dignité humaine et le Salut de l’humanité toute entière en Jésus Christ.»
Pour ces hommes de Dieu, l’homosexualité falsifie l’anthropologie humaine et banalise la sexualité, le mariage et la famille, fondement de la société. « Dans la culture africaine, cette pratique ne fait pas partie des valeurs familiales et sociales. Elle est une violation flagrante de l’héritage que nos ancêtres nous ont légué», disaient-ils.
« Dans l’histoire des peuples, les pratiques d’homosexualité n’ont jamais donné lieu à une évolution sociétale, mais sont les signes évidents de la décadence implosive des civilisations. De fait, l’homosexualité oppose l’humanité à elle-même et la détruit», lit-on dans la déclaration des évêques du Cameroun.
Selon eux, «l’union homosexuelle n’est pas un mariage. Elle fausse le sens du mariage en le réduisant à un lien stérile, hédoniste et pervers».
L’église catholique camerounaise estime que « l’homosexualité n’est pas un droit de la personne humaine. Mais une aliénation qui nuit gravement à l’humanité parce qu’elle n’est fondée sur aucune valeur propre à l’être humain». « C’est une abomination », soutenaient les évêques qui citaient le livre de Lévitique chapitre 18 verset 22.
Ils avaient fait comprendre que rejeter « l’homosexualité n’est en rien une discrimination; mais une légitime protection des valeurs constantes de l’humanité face à un vice devenu sujet de réclamation de la reconnaissance légale et, aujourd’hui, posé comme sujet de bénédiction.»
« Étant donné que Dieu ne veut pas la mort du pécheur, mais sa conversion pour la vie éternelle, nous recommandons ceux qui sont enclins à l’homosexualité, à la prière et à la compassion de l’Église, en vue de leur conversion radicale. Nous les invitons aussi à sortir de leur mentalité de victimisation dans laquelle ils se complaisent à se considérer comme victimes faibles, minorités, afin de saisir l’occasion de conversion que Dieu leur donne dans les multiples interpellations de sa Parole», avaient-ils conclu.
BDO