Si plusieurs formations politiques de l’opposition se disent favorables à une coalition de l’opposition, elles disent ne pas comprendre la démarche du député Jean Michel Nintcheu qui veut leur imposer un candidat.
Il ne fait plus aucun doute que l’idée d’une coalition sur une candidature unique autour de Maurice Kamto n’est pas la bienvenue auprès de certaines formations politiques de l’opposition. L’option proposée par l’Alliance Patriotique pour le Changement (APC) du député Jean Michel Nintcheu a été rejetée en bloc par certains leaders de l’opposition.
« L’idée de coalition de l’opposition en perspective à la prochaine élection présidentielle est certes bonne, mais on ne peut se permettre de choisir un candidat unique de l’opposition provenant d’un parti politique qui ne peut malheureusement pas investir un candidat à l’élection présidentielle. A notre avis seul les leaders des partis politiques ayant des élus doivent prétendre à candidater à la candidature unique de l’opposition, » a indiqué Denis Emilien Atangana, président national du FDC et Conseiller Municipal.
Le professeur Olivier Bile, avait choisi une autre démarche, en présentant aux différentes forces de l’opposition, son initiative d’une Alliance pour une Transition Politique (ATP) en vue de réfléchir sur les termes d’une candidature unique.
A son tour, le président du PCRN, Cabral LIBI, qui avait été officiellement saisi par l’honorable Jean Michel Nintcheu au sujet d’une coalition derrière Maurice Kamto, a posé des conditions avant de rejoindre une coalition. Dans sa sortie du 12 février, Cabral Libii écrit :« Au terme de la période de profonde consultation de notre sommier politique au sujet de l’adhésion ou pas de notre parti politique à l’Alliance dont vous avez la charge de la coordination, il m’incombe le devoir républicain de porter à votre connaissance, la position largement partagée des militant(e)s, sympathisant(e)s et élu(e)s du PCRN :
– L’Alliance politique pour le changement (APC) est une initiative indiscutablement opportune :
– Compte tenu de l’Etat de dégradation de notre pays et de l’opacité qui aura entouré plus de 40 ans d’exercice du pouvoir par un seul ordre gouvernant, et au regard des enseignements que nous procurent les situations de transition que traversent des pays comme le Burkina Faso, le Mali, le Niger ou le Gabon, il nous semble prioritaire, réaliste et sage d’anticiper en œuvrant pour l’avènement par le vote, d’une Transition Civile Refondatrice (TCR) de trois (03) à cinq (05) ans, chargée de faire l’évaluation des institutions et de procéder à des réformes à l’issue desquelles il existera entre autres, une égalité de chances entre futurs concurrents au pouvoir;
– Plutôt que de présenter tout de go un candidat, nous devons d’abord nous entendre sur les principales réformes à faire, et ensuite trouver un « cheval de bataille » dont le profil sera dressé de façon concertée par les organisations politiques et civiles de la plate-forme de transition. Les militant(e)s et sympathisant(e)s et élu(e)s du PCRN apporteraient sans réserve leur soutien au candidat du MRC, s’il était choisi dans ce cadre-la ;
– Nous trouvons judicieux d’explorer l’idée historique structurante de transition politique, articulée autour de l’ARC-CNS (Alliance pour la Reconstruction du Cameroun – Conférence Nationale Souveraine) du début des années 90 qui, ayant servi de rampe de lancement à l’Union Pour le Changement, avait élogieusement inspiré la candidature du Chairman du SDF Ni John FRU NDI à l’élection présidentielle de 1992, pour une performance électorale jamais égalée depuis lors ;
– La plate-forme de transition devrait proposer à nos compatriotes, une démarche concertée de reconstruction du pays, et non un projet politique propre à une personne ou a un parti politique;
– Il nous semble indiqué d’élaborer, après consultations des corps sociaux disponibles, un Document d’Offre Politique de Transition Refondatrice (DOPTR) :
– Les militant(e)s et sympathisant(e)s et élu(e)s du PCRN ont hâte de découvrir les différents membres de l’APC et d’engager des échanges constructifs avec eux. Le cas échéant, vous voudrez bien prendre attache avec le Vice-président du PCRN chargé du suivi des institutions nationales et du contentieux.»
Avant Cabral Libii, l’UDC avait traité la démarche de l’honorable Jean Michel Nintcheu comme étant une démarche cavalière.