L’Initiative pour la transparence dans les industries extractives (ITIE) reproche au Cameroun ses pratiques d’extraction minière jugées déficientes, notamment le non-respect de certaines exigences en matière de transparence et de gouvernance.
Le Conseil d’administration de l’Initiative pour la transparence dans les industries extractives (ITIE) vient de suspendre le Cameroun. Le conseil d’administration de l’organisation a exprimé “sa vive préoccupation” concernant la société civile au Cameroun et a rappelé que le Cameroun, pour respecter ses engagements dans la mise en œuvre de la norme ITIE, “doit protéger les acteurs de la société civile contre des actes de harcèlement, des intimidations ou des persécutions s’ils expriment leurs opinions sur la gouvernance des secteurs gaziers, pétroliers, miniers”. En termes d’évaluation, le Cameroun a obtenu un score “assez faible”, selon la terminologie de l’ITIE. Cette organisation internationale veille à ce que les ressources naturelles des pays membres soient exploitées de manière transparente et au bénéfice des citoyens. La suspension prononcée contre le Cameroun reste en vigueur jusqu’en 2027, date de la prochaine validation.
Le Cameroun est également tenu de divulguer tous les contrats et licences, et doit rendre publique une explication du rôle des entreprises d’État, des règles et des pratiques courantes qui régissent les relations financières entre celles-ci et le gouvernement. “S’agissant des recettes qui ne transitent pas par les comptes du Trésor public, leur affectation doit être expliquée”, poursuit l’instance.
Ces dernières années, le Cameroun a été au cœur d’un scandale sur la vente de son pétrole. En 2022, la multinationale Glencore avait fait plusieurs aveux “concernant le versement de pots-de-vin, la corruption de représentants de la Société nationale de pétrole (SNH) et de la société nationale de raffinage (Sonara) entre 2012 et 2015”, soulevant, selon l’ITIE, “d’importantes préoccupations au sujet de la crédibilité” des efforts du Cameroun en matière de transparence.
L’ITIE formule toute une série de recommandations. Le prochain point d’évaluation aura lieu dans dix-huit mois, puis en 2027. Sans progrès accompli, le Cameroun s’expose à une radiation.
La prochaine validation du Cameroun est prévue en avril 2027 et le pays devra prendre des mesures correctives pour répondre à une vingtaine d’exigences. De plus, l’ensemble des acteurs du processus devra avoir une compréhension claire de la norme 2023, qui est plus exigeante sur des questions telles que la propriété effective ou encore les questions de transition énergétique.