Il persiste des complications avec l’indemnisation à l’usine SODECOTON de Godola. Les ombres de l’incertitude continuent d’obscurcir l’usine de dégraissage de SODECOTON. Au total, 50 hectares de champs de karal ont été récupérés par l’État pour la construction d’une usine de dégrénage de la SODECOTON à Godola, dans le département du Diamaré, région de l’Extrême Nord du Cameroun.
“Je dois dire que, pour améliorer l’offre de produits issus du traitement du coton, tels que les huiles végétales, les coques et les tourteaux, le chef de l’État a décidé d’implanter une usine d’égrenage du coton à Godola, dans l’arrondissement de Meri. Comme tout processus de mise en œuvre d’un tel projet, il faut commencer par l’expropriation, c’est-à-dire prendre les terrains exploités par les populations à des fins agricoles ou autres besoins. Ce processus implique une expropriation pour cause d’utilité publique, déclenchée en 2023. Un certain nombre de personnes ont été recensées et sont impliquées, indique le préfet du Diamaré, Jean Marc Ekoa Mbarga.
Ce sont les champs de Karal de maïs et de mil, évalués à 50 hectares, qui ont été récupérés par l’État au profit de la SODECOTON pour l’installation d’une usine de dégrénage de coton dans cette localité, mais seulement 42 personnes ont bénéficié de cette indemnisation.
De nombreuses autres personnes ne retrouvent pas leur nom sur cette liste, bien qu’elles aient été recensées comme bénéficiaires de l’indemnisation. Ces chefs de famille estiment avoir été ignorés par l’État, alors que ces champs sont essentiels pour nourrir leur famille et envoyer leurs enfants à l’école.
Le montant total à distribuer aux propriétaires de ces terrains, évalué à 50 hectares, s’élève à 42 millions de francs CFA. La plus grande part revient à l’unique bénéficiaire détenteur d’un titre foncier, qui recevra 13 millions de francs CFA, tandis que d’autres personnes ne reçoivent que moins de 200 000 FCFA.
Cependant, plusieurs personnes, bien qu’enregistrées lors de l’évaluation des montants et superficies par une équipe dédiée, ne figurent malheureusement pas sur la liste des bénéficiaires. Après vérification, il s’avère qu’elles ont bien été enregistrées, mais leur nom ne figure pas sur la liste.
“Je suis un père de famille, j’ai mon champ de karal, ça fait déjà plus de 30 ans que je cultive le mil et le maïs. Mon terrain a été récupéré, mais mon nom n’est pas sur la liste”, indique l’une des personnes non enregistrées.
Le préfet du Diamaré, qui a effectué une descente sur le terrain, a demandé aux bénéficiaires de déposer une requête le plus tôt possible.
“Notre descente vise à vérifier s’il y a des personnes qui ont été oubliées en raison d’erreurs matérielles, afin de leur permettre de déposer des requêtes. C’est cette sensibilisation que nous sommes venus faire à Godola. Ces réclamations seront examinées, car il pourrait y avoir d’autres personnes déposant des requêtes infondées, et celles-ci seront simplement écartées”, indique le préfet du Diamaré.
L’implantation de cette usine de dégrénage est justifiée par la nécessité pour les Camerounais de s’approvisionner en huiles végétales et de lutter contre la spéculation qui en découle souvent.