Plusieurs milliers de personnes ont été forcées de fuir leurs maisons dans l’arrondissement de Bayang, département de la Manyu, région du Sud-Ouest entre le 16 et le 26 février.
La situation sécuritaire dans la région du Sud-Ouest inquiète. En l’espace de 10 jours seulement, environ 3000 personnes ont fui les exactions dans l’arrondissement de Bayang, département de la Manyu, région du Sud-Ouest. L’information est contenue dans le dernier rapport du Bureau de coordination des affaires humanitaires de l’ONU (OCHA). Un rapport sur la situation dans les régions en crise du Nord-Ouest et du Sud-Ouest. Selon OCHA les populations ont fui après que des maisons ont été incendiées par des groupes armés séparatistes qui affrontent les forces de sécurité de l’État.
« Une partie des populations déplacées s’est cachée dans les forêts environnantes tandis que d’autres ont trouvé refuge dans les villages voisins. La population déplacée ne s’est pas montrée disposée à retourner dans son village d’origine à court terme », fait savoir OCHA. L’organisation onusienne note également que Widikum et Mamfe sont les localités où la plupart des déplacés ont trouvé refuge.
Pourtant, dans son discours du 31 décembre dernier, Paul Biya avait indiqué que la situation sécuritaire s’est améliorée dans les deux zones en guerre. « Grâce à la collaboration active des populations avec nos forces de défense et de sécurité, la situation dans les Régions du Nord-Ouest, du Sud-Ouest et de l’Extrême-Nord s’est significativement améliorée. Elle permet désormais la mise en œuvre sereine des plans de reconstruction et de développement desdites régions » Une avait indiqué Paul Biya. Une déclaration qui tranche avec la réalité sur le terrain qui demeure invivable.
Selon les ONG indépendantes, environ 30 groupes armés existent dans la zone anglophone et leurs liens avec des groupes politiques indépendantistes varient. Depuis le début de la crise, les séparatistes ont commis diverses violations des droits humains à l’encontre des civils, telles que des enlèvements, des pillages, des meurtres et des viols.
Dans l’ensemble, d’après les données de l’ONU, « la crise sociopolitique des régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest a laissé 1,7 million de personnes en besoin d’assistance humanitaire en 2023. La protection, l’accès à la nourriture, à l’éducation et à l’eau potable sont parmi les besoins les plus urgents dans ces régions ». Cette crise, débutée en octobre 2016 et qui dès 2017 s’est transformé en conflit armé, a déjà fait près de 6 000 morts, d’après des organisations internationales.