Officiellement, le prix de la biere de 65 cl est de 650 FCFA, mais dans la pratique, elle se vend à 700 FCFA, au moment où la Société Anonymes des Boissons du Cameroun demande une hausse officielle de 100 FCFA.
Le 20 décembre 2023, le regroupement, qui inclut la Société Anonymes des Boissons du Cameroun (SABC), l’Union camerounaise des brasseries (UCB), Guinness Cameroon, la Société camerounaise de Fermentations (Fermencam), et la Société de Fabrication des Vins du Cameroun (Sofavinc), a demandé au gouvernement une augmentation des prix des bières et des boissons gazeuses de 50 FCFA, en raison de l’augmentation de leurs charges fiscales en 2024. Cette demande vient encore d’être renouvelée par Stéphane Descazeaud, le directeur général de la Société anonyme des boissons du Cameroun (SABC). S’exprimant le 21 mars dernier devant plusieurs membres du gouvernement, dont le ministre du Commerce, Luc Magloire Mbarga Atangana, le patron de la plus grande entreprise brassicole du pays n’est pas passé par quatre chemins pour poser sa doléance. « La résilience dont nous faisons preuve depuis des mois, la résilience dont la filière en entier fait preuve depuis des mois, atteint ses limites », a-t-il soutenu, lors de la cérémonie d’inauguration de l’extension de l’usine de Yaoundé. « S’il est vrai que nous sommes les leaders incontestés sur notre marché, et que nous mettons tout en œuvre pour nous développer et maintenir notre position de numéro un, nous ne sommes pas pour autant invincibles », a ajouté Stéphane Descazeaud.
Selon lui, l’augmentation des prix de la bière est inévitable, du fait du « tsunami inflationniste » sur les matières premières, les consommables, le carburant, le gaz, l’électricité et les salaires. En seulement deux ans, la SABC dit avoir connu une augmentation des coûts des intrants de plus de 33 milliards de FCFA : 16 milliards pour la période 2021-2022 et 17 milliards pour la période 2022-2023. Alors qu’elle reverse déjà plus de 50% de son chiffre d’affaires à l’État en guise d’impôts et de taxes (TVA, droits d’accise, droits de douane, impôt sur les sociétés…), « la nouvelle hausse des droits d’accise décidée dans la loi des finances 2024 ne fait qu’ajouter de l’insécurité à la fragilité déjà palpable », affirme Descazeaud.
« Nous avons contribué et aidé le Gouvernement à lutter contre la vie chère pendant des années. Mais il est vrai que 2024 apporte un nouveau lot d’augmentations, sans compter les droits d’accise et autres taxes qui ont encore augmenté dans la loi des finances de 2024. Donc là, je pense qu’il est temps de faire un geste envers les producteurs pour s’assurer qu’ils vont continuer à investir et à produire afin de satisfaire la demande et répondre aux besoins du marché dans les années à venir », a-t-il déclaré.
En guise de solution, Stéphane Descazeaud plaide propose une hausse du prix de la bière de 100 FCFA. « Il faudrait les augmenter de manière significative pour une simple raison : chaque fois que vous augmentez le prix de la bière de 100 FCFA, l’État prélève 50 FCFA en impôts et taxes. Ainsi, pour obtenir une hausse réelle de 50 FCFA, montant minimal que nous devrions récupérer après les multiples hausses subies ces dernières années, il serait nécessaire d’augmenter le prix de la bière de 100 FCFA. Mais ce sont des discussions qui devront se tenir avec le gouvernement ». Le DG pense d’ailleurs que « les prix ont déjà augmenté sur le marché, mais malheureusement, cela ne bénéficie pas à la filière ni aux producteurs, ce qui est fort dommage », déplore-t-il. Et dans la pratique, la plupart des buvettes pratiquent le prix de 700 FCFA au lieu du prix officiel qui est de 650 FCFA.
Adolphe Mbarga