Défilé du 20 mai : le pouvoir veut museler l’opposition. La réunion préparatoire au défilé du 20 mai 2024 a laissé voir des manœuvres qui cachent mal la volonté des autorités d’empêcher la liberté d’expression au sein de l’opposition.
La volonté du pouvoir de Yaoundé est ferme : museler et infantiliser l’opposition lors du prochain défilé du 20 mai prévu au boulevard du même nom à Yaoundé. Au cours de la réunion préparatoire à la célébration de la fête nationale tenue à Yaoundé lundi 22 avril 2024, le préfet du Mfoundi, Emmanuel Mariel Djikdent n’est pas passé par quatre chemins pour dérouler le chapelet des mesures « anti-démocratiques » mises en place dans le cadre de ce défilé. Pour l’autorité, il est impératif de respecter ces mesures lors du defilé du 20 mai afin « d’assurer son bon déroulement et d’éviter les écarts pendant le défilé ».
En tant que responsable du défilé des partis politiques au boulevard du 20 mai, le préfet interdit l’usage des téléphones portables et même l’affichage des slogans, des pancartes, ou des textes que le cabinet civil de la présidence de la république du Cameroun n’aura pas approuvé.
En plus de cela, les partis politiques doivent manifester leur intérêt à vouloir participer au défilé. « Une fois la demande de participation au défilé approuvée par ce préfet, les partis politiques retenus pour la circonstance devront se présenter le jour-dit avec les effigies du président de la république Paul Biya ainsi que le drapeau du Cameroun », apprend-on.
L’on apprend en outre que seuls les partis politiques ayant des élus seront admis à prendre part à la parade au défilé du 20 mai. Dire donc que les partis politiques qui ne sont pas représentés à l’assemblée nationale et au sénat sont d’office considérés comme les outsiders de la parade à venir, notamment le MRC (Mouvement pour la renaissance du Cameroun).
Si le préfet pense que ce n’est qu’avec ces mesures que le défilé pourra bien se dérouler, au sein de l’opinion, on l’accuse de vouloir infantiliser l’opposition, tout en la muselant. « Désolé aucune loi ne m’oblige à défiler avec la photo du président. Nous demander de défilé avec sa photo c’est vouloir nous l’imposer, ce qui est anti-démocratique », commente un membre d’un parti de l’opposition.
Un autre pense que « le pouvoir veut nous étouffer, c’est pour cela qu’on admet pas qu’on passe avec des messages qui pourront gêner », indique un autre militant.