Face à la forte mobilisation citoyenne pour les inscriptions sur les listes électorales, Paul Atanga Nji le ministre de l’administration multiplie les stratagèmes pour freiner le mouvement. Des efforts qui risquent de s’avérer vains au regard de l’engagement des citoyens pour la prochaine élection présidentielle.
Paul Atanga Nji le ministre de l’administration territoriale ne cache plus sa fébrilité. Face à la forte mobilisation citoyenne pour les inscriptions sur les listes électorales, Paul Atanga Nji a convoqué une réunion la semaine dernière avec le président du Conseil de Elections Cameroon et le directeur général des élections, sous le prétexte de la liaison permanente entre le gouvernement et l’organe chargé des élections. La concertation portait, selon le communiqué rendu public par le ministre de l’administration territoriale, « sur le déroulement des inscriptions sur les listes électorales dans la perspective des échéances électorales à venir ».
Si l’objet de la réunion et les personnalités présentes à cette rencontre posent déjà un problème pour certains observateurs, c’est surtout le contenu du communiqué publié à l’issue de cette concertation qui les interpelle. Dans son communiqué signé le 2 mai 2024, au sortir de la concertation avec Elecam, Paul Atanga Nji le ministre de l’Administration territoriale (Minat) n’a pas caché son irritation. «Il n’est pas superflu de rappeler que l’inscription sur les listes électorales n’est pas obligatoire. L’on ne saurait par conséquent sortir les populations de force de leurs domiciles ou encore user de pressions de quelque nature que ce soit, pour les contraindre à s’inscrire sur les listes électorales », rappelle-t-il. Paul Atanga Nji « met en garde les hommes politiques véreux contre toute tentative de manipulation pernicieuse de l’opinion publique tendant à faire de l’inscription sur les listes électorales une surenchère politique, ou un facteur de perturbation de la tranquillité des citoyens avec des relents de troubles à l’ordre public », menace-t-il.
Au sein de l’opinion, on se demande pourquoi Paul Atanga Nji a choisi de faire une réunion avec les responsables d’Elecam en écartant les partis politiques qui seraient selon ses dires des fauteurs de troubles dans le processus d’inscription sur les listes électorales ? Dans la pratique, l’administration territoriale tient régulièrement des concertations avec les membres d’Elecam et les partis politiques légalisés », apprend-on d’un responsable de l’administration territoriale.
Bien plus les citoyens cherchent à savoir si Paul Atanga Nji a reçu des plaintes incriminant les partis politiques de vouloir perturber les inscriptions sur les listes électorales, lesquelles auraient provoqué la tenue de la concertation ? Certains observateurs pensent que dans ses élans d’intimidations permanentes des partis de l’opposition, Paul Atanga tente juste de s’associer à Elecam, un allié de poids partager la responsabilité des actes répréhensibles qu’il a l’habitude de perpétrer contre l’opposition. Pourtant, le code électoral précise qu’« Elections Cameroon » est un organisme indépendant chargé de l’organisation, de la gestion et de la supervision de l’ensemble du processus électoral et référendaire ». Le même code ajoute que « les membres d’Elections Cameroon doivent s’abstenir de toute activité qui peut compromettre l’indépendance et la dignité de leurs fonctions » et que « Les membres d’Elections Cameroon, dans l’exercice de leurs fonctions, ne doivent, en aucun cas, solliciter ou recevoir d’instruction ni d’ordre d’une autorité publique ou privée, nationale ou étrangère ».
Joseph Essama