Le préfet de Mfou fait arrêter un journaliste – Engelbert Mfomo, le directeur de publication du journal L’Activateur, est en garde à vue administrative à Mfou dans le département de la Mefou et Afamba pour avoir dénoncé la gestion de certains dossiers par le préfet de cette ville.
Thierry Kin Nou Nana, le préfet de Mfou dans le département de la Mefou et Afamba est dans tous ses états. Pourquoi ? Sa gestion calamiteuse de certains dossiers a été mise à nue par le journal L’Activateur. En réaction, l’autorité administrative a ordonné l’arrestation de Engelbert Mfomo, le directeur de publication de ce journal et lui a signé une garde à vue administrative de 48 heures, sans autre forme de procès. Seulement les 48 heures sont passées, mais le journaliste reste détenu. Un de ses proches contacté a indiqué « que le journaliste ne connait pas, plus d’un jour après l’expiration de son délai de garde à vue, le sort qui lui sera réservé. »
Pour les défenseurs des droits de l’homme, il s’agit tout simplement d’un abus d’autorité. « Le préfet qui est incriminé par le journal ne peut pas être lui-même juge de la même affaire. Au cas où il se sent offensé, le préfet aurait dû saisir le Conseil National de la Communication pour demander préjudice, plutôt que d’ordonner lui-même la garde à vue du journaliste », commente un défenseur des droits de l’homme.
Tout est parti de la publication de la publication, le 3 mai dernier d’un article intitulé : « 138e fête du travail dans la Mefou et Afamba : Echec Total ». L’article barre la grande une du journal de Engelbert Mfomo. Dans cette édition, Mfomo dénonce la mauvaise organisation des festivités de la fête du travail le 1 er mai 2024. Il met en évidence l’agression physique en plein défilé des femmes de la marie de Nkolafamba , ainsi que le boycott du défilé par plusieurs entreprises. L’Activateur déplore également un accident de circulation survenu ce jour et qui a causé deux morts et plusieurs blessés. Les personnes victimes de l’accident se rendaient en effet au défilé. Après l’accident, les victimes ont été conduites à l’hôpital de Mfou et le préfet qui se trouvait à la salle des banquets de la mairie de la même ville ne s’est pas rendu à l’hopital pour assister les victimes. Il « a failli à son devoir d’assistance aux victimes en tant qu’autorité de la ville », écrit Mfomo.
Avant cette publication, Engelbert Mfomo avait accusé le préfet d’avoir une parcelle mythique et sacrée à une personne privée pour la construction d’une Bâtisse R+2… « Participant ainsi à la dilapidation du patrimoine culturel de la ville de Mfou », signait Engelbert Mfomo dans cet article. Le ton utilisé et l’énonciation des faits auraient alors provoqué le courroux du préfet.