Le Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC) a vivement réagi à la convocation de l’activiste Appollonie Ngono par la police, suite à son intervention sur l’insalubrité à Yaoundé. La femme a été auditionnée le jeudi 21 décembre 2023 au commissariat central de la capitale camerounaise, provoquant une levée de boucliers au sein du parti politique.
La polémique a débuté après la diffusion d’une vidéo en direct sur la page Facebook d’Appollonie Ngono, dénonçant l’état d’insalubrité de la ville de Yaoundé. Dans cette séquence largement partagée la semaine dernière, la militante s’était exprimée avec véhémence, appelant le maire de la ville à assumer ses responsabilités envers les employés municipaux et critiquant la gestion des fonds par le gouvernement.
“Mr. le Maire de la ville, payez vos employés. Regardez comment Yaoundé est sale. Paul Biya vous donne de l’argent, vous mangez, et vous dites qu’il est vieux. Regardez-moi ça. Après, vous allez venir demander qu’on vous vote”, avait-elle déclaré, exprimant ainsi son indignation face à la situation déplorable de la capitale.
Le MRC a pris position, dénonçant une approche “terrorisante de la politique et des rapports de l’État avec les citoyens qui osent s’exprimer sur l’état du pays et de la société camerounaise”. Joseph Emmanuel Ateba, secrétaire national à la communication du parti, a souligné que les dénonciations d’Appollonie Ngono sont basées sur des faits réels, notant que plusieurs villes du pays sont actuellement envahies par d’énormes tas d’ordures.
Le communiqué du MRC appelle à l’interpellation du maire de la ville, du ministre de la défense, et d’autres responsables publics qui ont exprimé des regrets quant à l’état d’insalubrité de la capitale. Le parti exige également la “libération immédiate” d’Appollonie Ngono et réclame une enquête administrative contre le magistrat responsable de sa convocation, qualifiant l’incident de “forfaiture judiciaire”.
Le parti de Maurice Kamto considère cette convocation comme une manifestation de “terreur policière”, dénonçant la peur du gouvernement de faire face à la colère du peuple. Rappelant les directives du chef du gouvernement, Joseph Dion Ngute, qui avait en octobre demandé des mesures urgentes pour éliminer les déchets ménagers à Yaoundé, le MRC souligne les difficultés financières de l’entreprise de collecte Hysacam, toujours en attente du règlement de sa dette en milliards par l’État.