Avocat au barreau du Cameroun et universitaire, Maître Claude Assira a rompu le silence au sujet de ce qui est désormais dit l’affaire Bruno Bidjang et qui n’arrête pas de faire les choux gras de la presse. Dans une sortie qui fait la ronde des réseaux sociaux, la position de Me Claude Assira est sans équivoque : « Restons vigilants et évitons de nous faire berner. » Selon l’avocat, cette affaire est sujette à plusieurs curiosités. L’avocat ne croit pas que la vidéo présentée au public ne saurait être la raison de l’interpellation du journaliste. Il se pose ensuite les questions sur les gardes à vue exceptionnelles, ainsi que l’orientation de l’affaire vers le tribunal militaire, alors que Bidjang n’est ni militaire, ni poursuivi pour terrorisme ou atteinte à la sûreté de l’État. Il se pose ensuite des questions sur son placement en détention provisoire, alors que le journaliste offre des garanties de représentation. MMF vous propose en integisa sortie.
J’ai toujours été convaincu que « le monde est dangereux à vivre, non pas tant à cause de ceux qui font le mal, mais à cause de ceux qui regardent et laissent faire » (A. Einstein). Mais, pour « faire », il faut être bien informé. Le citoyen avisé doit toujours éviter de se laisser porter par des émotions et de faire une opinion à partir d’éléments concrets examinés avec rigueur et sérénité.
De ce point de vue, lorsque vous écoutez la vidéo ci-dessous, peut-on vraiment croire qu’elle soit seule à l’origine de l’interpellation soudaine d’un journaliste qui a pignon sur rue et dont les garanties de représentation sont incontestables ? Assurément non. Ce qu’il y dit est véniel, cela est connu de tous et cela a déjà été dit par d’autres de façon plus martiale sans conséquences. Et s’il devait y avoir des conséquences, pourquoi une garde à vue exceptionnelle de quinze (15) jours ? Pourquoi une orientation vers le Tribunal militaire alors que le concerné qui n’est pas militaire (Loi du 17 juillet 2017 portant CJM) n’est pas poursuivi pour terrorisme (L. 2014 portant répression des actes de terrorisme), pour atteinte à la sûreté de l’État (L. 1990) ou pour une infraction avec arme de guerre ? Pourquoi un placement en détention provisoire alors qu’il offre des garanties de représentation (code de procédure pénale de 2005) ?
Donc, dans le cas de Bruno Bidjang, il y a anguille sous roche… Il faut donc être prudent et éviter de se hâter dans des conclusions définitives.
Et si c’était une résurgence d’une autre affaire dans laquelle le même journaliste inculpé avait été laissé libre ?
S’il s’agit de cette affaire-là, cela voudrait dire qu’il a été interpellé, entendu de nouveau à la gendarmerie, sans commission rogatoire du juge d’instruction… Cela relèverait tout simplement de l’hérésie judiciaire parce que dans l’affaire en question…