Affaire Longue Longue : le Cameroun risque gros – Sanctions de l’ONU, rejet du dossier de réintégration de l’African Growth and Opportunity Act ( AGOA), perte de plusieurs partenaires économiques, le Cameroun pourrait voir plusieurs opportunités s’effriter après la diffusion de la vidéo de torture de l’artiste Longue Longue.
Ce n’est plus qu’une affaire Longue Longue, mais une affaire entre l’Etat du Cameroun et la communauté internationale. Depuis la diffusion du vidéogramme montrant l’artiste Longue Longue en train d’être torturé par les éléments de la Semil, Le gouvernement camerounais est dans tous ses états. C’est que le pays pourrait perdre plusieurs opportunités économiques et diplomatiques.
Suspendu de l’African Growth and Opportunity Act ( AGOA), une initiative commerciale entre les Etats Unis et l’Afrique en 2019, le Cameroun se préparait à réintroduire sa candidature. Pour réintégrer l’AGOA, les Etats Unis avaient exigé au Cameroun, via son embrassade, de fournir des preuves, voir des listes des éléments des Forces de défense et de sécurité sanctionnés pour des faits de torture. La demande avait été introduite par les responsables de l’ambassade des USA à Yaoundé, lors des deux dernières audiences à la Commission des droits de l’Homme du Cameroun.
En 2019, le Cameroun s’est vu retirer de l’AGOA par l’ancien président américain Donald Trump qui expliquait que ” le Cameroun n’a pas répondu à nos préoccupations concernant les violations persistantes des droits de l’Homme commises par ses forces de sécurité. Ces violations comprennent les exécutions extrajudiciaires, les détentions arbitraires et illégales et la torture ». En plus de suspendre la Cameroun, les Etats Unis avaient également réduit l’aide militaire qui se chiffrait à près de 17 millions de dollars (environ 10 milliards de francs CFA).
D’après les chiffres de l’ambassade des États-Unis au Cameroun, grâce à l’AGOA, les échanges entre Washington et Yaoundé, s‘élevaient à quelques 212 milliards de francs Cfa.
L’État du Cameroun prépare son passage devant le Comité contre la torture les 13 et 14 novembre 2024 à l’occasion de sa 81e session dont les travaux ont démarré ce 28 octobre. Devant les experts, le Cameroun qui va difficilement faire bonne figure pourrait se voir signaler auprès de ses multiples partenaires.
Sur le plan personnel, plusieurs potentiels investisseurs et touristes pourraient mettre une croix sur la destination Cameroun, en raison des risques de violation des droits de l’homme et du climat des affaires, manifestement insoutenable, selon le patronat.